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Qui mange quoi ?

Dans l’édition 2024 sur les transformations de l’agriculture et des consommations alimentaires, le Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture et l’Insee montrent une évolution de la consommation selon les familles d’aliments et les revenus.

L’étude qui porte sur une période entre 2009 et 2019 montre qu’en France métropolitaine, les dépenses alimentaires par ménage pour la consommation au domicile ont augmenté de 10 %, mais leur part dans la consommation totale « reste globalement stable ». 20 % environ des dépenses e consommation des ménages sont consacrées à l’alimentation avec une pointe à 22 % en 2022 en période de forte inflation.

L’enquête de l’Insee constate que leur répartition par famille d’aliments « évolue lentement » mais qu’elle diffère selon les revenus. Les dépenses de produits carnés diminuent mais elles demeurent le premier poste de dépenses alimentaires (23 %) devant les produits laitiers (15 %) et les pains et céréales (10 %) qui ont connu une légère hausse (+0,6 %). Si les produits carnés reste en tête des dépenses alimentaires parmi les différentes viandes, les volumes de viande de boucherie diminuent le plus fortement au cours de la période. Leur consommation a nettement baissé pour tous les types de ménages (17 %), des plus aisés (16 %) aux plus modestes (23 %). La consommation de jambon diminue également dans une moindre mesure (3 %), comme celle des plats préparés et de viande surgelée. « Seules les quantités de charcuterie et de volailles achetées continuent de croître, respectivement de 6 % et de 5 % ». « Les ménages aux revenus intermédiaires achètent davantage de charcuterie et de volailles, les ménages aisés privilégient la charcuterie, et les ménages modestes, la viande de volaille » ajoute l’étude qui constate également qu’en dépit du recul global des quantités de viande achetées, « les sommes totales dépensées progressent de 10 % (la dépense moyenne par ménage augmentant elle de 2,5 %) ». La part consacrée aux boissons alcoolisées diminue également (0,6 point). « Les parts consacrées aux produits carnés, aux produits laitiers ou aux boissons alcoolisées reculent globalement pour tous les ménages, quel que soit le niveau de revenu » précise l’étude.

Par ailleurs, l’enquête montre qu’n moyenne, les ménages ont reporté une partie de leur budget consacré aux protéines animales vers les fruits et, dans une moindre mesure, vers les légumes. « Pour les ménages aisés, l’augmentation du poste « fruits et légumes » correspond à une augmentation des quantités achetées, alors que, pour les ménages modestes, elle reflète plutôt l’augmentation des prix » soulignent les auteurs de l’étude. Les ménages les plus aisés sont ceux qui enregistrent la plus forte hausse de la part consacrée aux fruits exotiques et aux agrumes. Les ménages les plus aisés sont ceux qui enregistrent la plus forte hausse de la part consacrée aux fruits exotiques et aux agrumes.

Les ménages modestes ont tendance à acheter moins de fruits et reportent une partie de leur budget vers des achats de « pains et céréales » (hors boulangeries et pâtisseries) qui a augmenté entre 2009 et 2019. Si cette part reste globalement stable pour les ménages aisés, elle augmente « légèrement » pour les ménages aux revenus intermédiaires et de 1,6 point pour les ménages modestes.

Entre 2009 et 2019, les dépenses des ménages français en boissons augmentent, « toutefois, des disparités existent en volume selon les catégories de revenus des ménages, mais aussi selon les types de boissons (alcoolisées, chaudes ou froides) ». Si la part du budget alimentaire consacrée à l’achat de boissons alcoolisées recule, en volume, « ces achats augmentent depuis 2009 avec l’explosion des ventes de bière (+30 %), particulièrement marquée parmi les catégories intermédiaires ». Hausse également pour les quantités achetées de vins tranquilles (+4 %). « Ce sont désormais les dépenses les plus élevées du rayon (34 % en 2020), devant les spiritueux (31 %) » souligne les auteurs.

Dans le rayon des boissons chaudes, le café représente à lui seul 71 % des ventes en valeur en 2019, loin devant le thé (9 %), le cacao (6 %) et les autres produits tels que la chicorée ou les infusions.

Entre 2009 et 2019, alors que les quantités de café achetées progressent de 4 % en France, celles de cacao reculent de 20 %.

Enfin, pour les boissons froides sans alcool, « les ménages aisés consomment davantage d’eaux en bouteille et de jus de fruits et moins de boissons rafraîchissantes sans alcool que les ménages modestes »

© Transformations de l’agriculture et des consommations alimentaires - Edition 2024 – Insee références

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