En 2019, on dénombrait en France 1 352 hôpitaux publics, 671 établissements privés à but non lucratif et 982 cliniques privées. Premier constat : ce paysage hospitalier a vu le nombre de sites géographiques répertoriés diminuer constate la direction statistique des ministères sociaux (Drees) dans sa dernière étude, soit 37 établissements de moins. Une évolution qui est plus marquée pour les hôpitaux publics : leur nombre est passé de 1 420 entités géographiques en 2013 à 1 352 en 2019 (-4,8 %). Pour ce qui est des cliniques privées, leur nombre est passé de 1 020 entités en 2013 à 962 en 2019 (-3,7 %). Le nombre d’établissements privés à but non lucratif est passé de 685 entités en 2013 à 670 en 2019 (-2,2 %).

Réorganisation de l’offre

Ces 3 005 établissements de santé se partagent entre 392 000 lits en hospitalisation complète et 79 000 places en hospitalisation partielle. « Reflet du développement de l’hospitalisation partielle à l’œuvre depuis plusieurs années, le nombre de lits continue de reculer en 2019 (-0,9 %) » indique la Drees. Cela représente 3 048 lits en moins en une année. Pour la Drees, « ce repli est dans la tendance observée depuis plusieurs années et reflète la volonté de réorganiser l’offre parfois face à des contraintes de personnels empêchant de maintenir les lits ». Depuis 2013, ce sont 21 000 lits d’hospitalisation complète qui ont été fermés, soit une baisse de 5,1 % en six ans. Dans le même temps, le nombre de places en hospitalisation partielle « progresse régulièrement » : depuis 2013, 6 900 places ont été créées, soit une hausse de 9,7 % en six ans. « En 2019, ce mouvement se poursuit et le nombre de places augmente de 1,9 % » note la Drees. Une tendance qui n’est pas vraiment une surprise au regard de l’évolution des modes de prises en charge mais également des progrès et des avancées réalisés en matière de ranimation et de chirurgie. « Par ailleurs, comme en 2018, la hausse du nombre de places est plus forte en moyen séjour (+6,5 %) qu’en court séjour (+1,2 %) » précise encore l’étude.

Des capacités d’accueil en réanimation en augmentation depuis 2013

Les chiffres collectés par la Dress montrent également que l’hospitalisation à domicile (HAD) « poursuit sa croissance ». « Ses capacités d’accueil progressent ainsi de 5,5 % en 2019, pour atteindre 19 100 patients pouvant être pris en charge simultanément en HAD sur le territoire ». Cela représente 6,2 % des capacités de prises en charge en hospitalisation complète en court et moyen séjour (hors psychiatrie) contre 2,1 % en 2006.

Enfin et le sujet est criant d’actualité avec la prise en charge de patients atteints de Covid-19, quid des capacités d’accueil en lits de réanimation, soins intensifs et surveillance continue ? L’étude de la Dress montre que depuis 2013 cette capacité a augmenté. Fin 2019, 5 400 lits de réanimation (1) sont comptabilisés dans 323 établissements de santé. « Ce nombre a légèrement progressé depuis 2013 (+1,2 %) ». Pour les soins intensifs, 6 000 lits ont été comptabilisés fin 2019, « leur nombre a progressé de 10,3 % en six ans ». Enfin, 8 200 lits de surveillance continue (3), leur nombre a progressé de 8,2 % en six ans. ■

* Dress : Premiers résultats de la statistique annuelle des établissements de santé (SAE) 2019 – n°1164 – Septembre 2020.

(1) Ces lits sont destinés à des patients qui présentent (ou sont susceptibles de présenter) plusieurs défaillances viscérales aiguës, mettant directement en jeu leur pronostic vital et impliquant le recours à des méthodes de suppléances.

(2) À la différence des lits de réanimation, ils sont destinés à des patients victimes de la défaillance d’un seul organe.

(3) Les lits de surveillance continue prennent en charge des patients nécessitant une observation clinique et biologique répétée et méthodique.