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Aspirine, Ibuprofène et paracétamol bientôt derrière le comptoir des pharmacies

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu un avis visant à renforcer le rôle du pharmacien dans la délivrance des médicaments contenant du paracétamol et de certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène et aspirine).

Parce que le risque est réel pour la santé l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) a choisi d’émettre une mise en garde sur la délivrance du paracétamol et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui pour certains de ces médicaments peuvent être placés en libre-accès dans la pharmacie. C’est la raison pour laquelle l’ANSM souhaite voir renforcer le rôle de conseil du pharmacien. Si le paracétamol et les AINS sont les médicaments les plus utilisés en automédication comme antalgique (anti-douleurs) ou antipyrétique (anti-fièvre) chez les adultes et les enfants, « ces médicaments ne sont sûrs et efficaces seulement lorsqu’ils sont correctement utilisés » souligne l’Agence qui insiste fermement sur « les risques lors d’une utilisation inadéquate ». Et de rappeler que le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas de surdosage pouvant conduire à des greffes de foie ; c’est même en France, la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse. Les chiffres donnés par le Professeur Chaste, président honoraire de l’Académie de médecine sont sans appel : « En France, cela représente environ une greffe de foie par semaine ». Quant aux anti-inflammatoires non stéroïdiens ils sont notamment susceptibles d’être à l’origine de complications rénales, de complications infectieuses graves et sont toxiques pour le fœtus en cas d’exposition à partir du début du 6ème mois de grossesse. Le dernier exemple dramatique en date de la réalité des risques encourus, est celui en décembre 2017, de Naomi Misenga, cette jeune femme de 22 ans retrouvée morte à son domicile, victime d’une intoxication hépatique aïgue liée au paracétamol comme l’a révélée son autopsie. Prise de violents maux de ventre, elle avait alerté le Samu qui n’avait pas pris en compte son appel.

Aussi, afin de valoriser le bon usage de ces médicaments d’utilisation courante, l’Agence nationale de santé explique dans son avis vouloir qu’ils ne soient plus disponibles en libre accès et qu’ils soient placés derrière le comptoir du pharmacien, « renforçant ainsi son rôle de conseil auprès des patients qui souhaitent en disposer en particulier sans ordonnance ». Avec cette mesure « l’idée est de faire en sorte que les gens n’oublient pas que ces médicaments ne sont pas anodins et de sécuriser leur usage, explique le Docteur Vella, directeur des médicaments antalgiques à l’ANSM. Cela va renforcer le rôle du pharmacien qui devra être plus présent ».

Ce sont finalement 36 spécialités à base de paracétamol et 46 anti-inflammatoires non stéroïdiens qui devront passer derrière le comptoir. Et comme le dit l’adage, “mieux vaut prévenir que guérir”

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