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“Il y a un véritable décalage entre notre image et nos atouts réels qui sont trop méconnus”

Par Robin Rivaton, Directeur général de Paris Région Entreprises

Le Brexit, même si ses conséquences sont encore difficiles à cerner, sera très certainement néfaste en terme d’attractivité pour Londres. Pour autant, les entreprises londoniennes semblent envisager plutôt des déménagements vers des villes comme Francfort et Dublin le cas échéant.

Ya t-il des demandes significatives depuis 5 mois de grandes entreprises installées à Londres pour étudier une implantation à Paris ?

Pour l’instant aucun déplacement d’envergure n’a eu lieu dans aucune des villes précitées. Les rumeurs concernant d’éventuels déplacements ont toutes été démenties. Aujourd’hui les grands établissements financiers étudient différentes pistes d’implantation parmi lesquelles Paris et Francfort se distinguent particulièrement du fait de la profondeur de leur marché de bureaux, des ressources humaines disponibles, du réseau de connectivité. Et Paris a un avantage décisif en terme de rayonnement culturel. Nous sommes en discussion avec de nombreuses banques dont les décisions se concrétiseront en 2017.

Comment avancent les dossiers d’attractivité de la place parisienne qui traînent depuis plusieurs années : liaison CDG Express, rénovation du quartier de La Défense, …

Paris Region, la marque que nous portons à l’international, est en train de réaliser une véritable mue. Nos infrastructures très largement issues des années 60 et 70 méritaient une franche remise à niveau. De nombreux projets suivent leur cours. Valérie Pécresse, présidente de la région, a plusieurs fois réitéré son soutien au CDG Express, liaison directe entre l’aéroport de Paris-CDG et la gare de l’Est. Plusieurs tours sont en construction ou en rénovation à la Défense générant plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés supplémentaires. Le Grand Paris Express continue avec le déploiement des nouvelles lignes de métro, 200 kilomètres en construction et 68 nouvelles gares. Au-delà du matériel, l’état d’esprit a changé et les investisseurs reconnaissent une plus grande attention à leurs demandes.

La question de la sécurité a fortement contribué à faire baisser le nombre de touristes à Paris en 2016. Ce point est-il également cité dans les faiblesses de Paris en matière d’attractivité pour les professionnels ?

Non. La décision d’investissement international s’opère sur un horizon long-terme qui écarte les événements conjoncturels aussi dramatiques soient-ils. Ils regardent plutôt le climat des affaires et la politique économique. Or ils voient bien que la trajectoire est positive, il est essayé de limiter la pression fiscale et la lourdeur du droit du travail enfin questionnée. Ceci étant dit, de tels événements liés à la sécurité viennent parasiter des audiences qui pourraient être consacrées à une communication positive.

Quelles actions les pouvoirs publics, avec une structure comme celle que vous dirigez, peuvent-ils développer pour développer l’attractivité ? Quels sont vos domaines d’actions prioritaires ?

Nous avons 3 grands axes de travail. D’abord créer une marque forte, Paris Region, avec une histoire et des clusters puissants (Roissy, La Défense, Saclay…) capables de rivaliser avec le Greater London et de se hisser sur le podium des régions mondiales en terme d’attractivité. Ensuite faire connaître les forces de la région auprès des décideurs mondiaux. Il y a 3 fois plus de chercheurs à Paris Region qu’à Londres, qui le sait ? L’entreprenariat dans Paris Region est plus fort que partout ailleurs en Europe qui le dit ? Il y a un véritable décalage entre notre image et nos atouts réels qui sont trop méconnus. Enfin, offrir un service d’implantation sur mesure et de très grande qualité aux investisseurs qui ont décidé de venir, en levant l’intégralité des obstacles administratifs ou opérationnels qu’ils rencontrent. 

 

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