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Les Français et leurs commerces de proximité : un amour contrarié

80 % des Français jugent que les centres-villes sont en déclin à cause des difficultés des commerces de proximité. Et si 68 % d’entre-eux se rendent principalement en centre-ville pour profiter des commerces de services (restaurants, bars, cafés, coiffeurs, agences bancaires, etc.) et 65 % pour le commerce de bouche (boulangeries, boucheries, fruits et légumes, …), ils sont tout de même 55 % à effectuer leurs achats alimentaires en périphérie ou en zones commerciales et 48 % pour l’habillement.

Pour plus d’un Français sur trois (37 %), les commerces de centre-ville se portent mal. Des rapports successifs sur la question le disent aussi. Le phénomène n’est hélas pas nouveau. Leur regard est également très critique. Les Français sont ainsi 82 % à penser que de plus en plus de commerces de proximité sont obligés de fermer. 80 % pensent que les centres-villes sont en déclin à cause des difficultés des commerces de proximité. Des chiffres recueillis par OpinionWay pour Asterop, une société spécialisée dans le marketing géolocalisé*. Et pourtant, les Français aiment leurs commerces de proximité. Près d’un Français sur 10 déclare se rendre principalement en centre-ville pour profiter des commerces de services comme les restaurants, les bars, les coiffeurs ou les agences bancaires. Ils sont 65 % pour les commerces de bouche, principalement les boulangeries et les boucheries. Mais si les Français déclarent leur flamme à ces commerces, ils sont toutefois confrontés à plusieurs difficultés leur déniant ce droit. Ils constatent tout d’abord que peu de commerces nouveaux s’ouvrent près de chez eux (55 %), ce qui a tendance à réduire le choix. Ils sont 76 % à souhaiter une plus grande diversité des commerces de proximité. Pour certains types de commerces, une grande partie des Français estime qu’ils ne sont pas assez nombreux. C’est notamment le cas pour les commerces d’habillement, pour lesquels 39 % regrettent le nombre trop faible (contre 25 % des habitants de la région parisienne). Ils sont 31 % à trouver qu’il manque aussi des commerces de bouche – boulangerie, traiteur, marchands de fruits et légumes, etc. Paradoxalement, les Français sont plus nombreux (48 %) à trouver que les librairies « ne sont pas assez nombreuses ou absentes à proximité de leur domicile » ; 40 % pour les magasins de chaussures ; 38 % pour les marchands de fruits et légumes, 37 % pour le prêt à porter et 35 % pour les traiteurs et les agences d’opérateurs de téléphonie mobile. A l’inverse, 14 % des sondés jugent que l’offre de commerces de services (restaurant, café, bar, agence bancaire, agence immobilière…) « est trop importante près de chez eux ». Plus précisément, 27 % trouvent qu’il y a trop d’agences immobilières près de chez eux, 18 % trop d’assureurs et 16 % que le nombre d’agences bancaires est trop élevé.

Autre point mis en exergue par le sondage, les inégalités entre « les privilégiés des métropoles et les délaissés de la France périphérique » en matière de distance à parcourir pour trouver le commerce voulu. Pour se rendre dans n’importe quel type de commerce, en fonction de leur lieu d’habitation, les Français peuvent parcourir une distance jusqu’à 6 fois plus longue : 2 km à Paris et en région parisienne et 12,2 km en zone rurale. 73 % des ruraux doivent se rendre en périphérie des villes ou dans les zones commerciales pour aller dans un supermarché contre 39 % des Franciliens. 


* Etude OpinionWay pour Asterop réalisée sur un échantillon de 1176 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI. Enquête réalisée du 28 mars au 9 avril 2018.

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