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La loi immigration et asile à l’agenda “dans quelques semaines” ?

Victime collatérale du projet de loi « Retraites », le texte immigration et asile pourrait être « découpé » comme l’a déclaré Emmanuel Macron et finalement présenté dans quelques semaines.

Face à la tension qui règne au sein des assemblées et dans la rue, le projet de loi immigration et asile, texte polémique et sensible, a été retiré dans l’urgence de l’ordre du jour de Sénat qui devait entamer les discussions le 28 mars dernier. Il avait été adopté en commission par les sénateurs avec plusieurs dispositions renforcées. « Je prends mes responsabilités, c’est moi qui aie évoqué avec le président de la République la nécessité qu’un texte aussi important (soit) examiné dans des conditions apaisées » a admis le président Gérard Larcher. La semaine suivante, lors de son allocution télévisuelle, le chef de l’Etat confirmait le retrait du texte en l’état expliquant que le projet de loi défendu par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt serait « découpé » en « textes plus courts » pour un examen dans « les prochaines semaines ». Un choix qui n’est pas du goût de tout le monde. A commencer par le président du Sénat qui s’est certes félicité du retrait du texte mais en expliquant que son examen ne « peut être que reporté ». « Il n’est pas question pour la conférence des présidents d’un texte qui soit saucissonné comme cela a été évoqué par le président de la République » a ajouté Gérard Larcher. « Une politique migratoire c’est un ensemble » a-t-il poursuivi « Le passage en slalom est sans doute un exercice intéressant pour les skieurs, mais je pense qu’en politique il faut de la cohérence, du courage ». Quant au président du parti Les Républicains, l’annonce faite par le chef de l’Etat de découper le texte révèle que « le combat contre l’immigration de masse n’est plus une priorité pour le gouvernement ». « C’est une faute » a déploré Eric Ciotti.

Le ministre de l’intérieur qui a dû avaler son chapeau avec le décalage dans le temps de son texte phare a cependant tenu à préciser que le texte reviendrait devant les assemblées « dans quelques semaines ». Le ministre a voulu ensuite réaffirmer que la France « a besoin » d’un « texte ferme contre l’immigration irrégulière ». S’en remettant à la décision de l’exécutif, Gérald Darmanin plaide toutefois « pour que ce soit un texte seul ». Le gouvernement pourrait conserver les aspects techniques du texte (réforme des procédures d’asile et du contentieux des étrangers) et laisser la main à des propositions de loi parlementaires pour les questions plus polémiques comme les expulsions des étrangers et l’intégration par la langue et le travail laissait-on entendre du côté de la Place Beauvau. 

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