Print this page

L’Assemblée et le Sénat se convertissent à la sobriété

Comme d’autres institutions, l’Assemblée nationale et le Sénat veulent faire preuve d’exemplarité en matière de sobriété énergétique. Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher ont présenté leur propre plan et actions qu’ils entendent mettre en œuvre pour participer à l’effort national.

On ne sait pas encore si Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet porteront un pull à col roulé ou une doudoune cet hiver mais ce qui est sûr c’est bien qu’ils ont lancé l’un et l’autre une vaste stratégie environnementale et plusieurs actions en faveur de la sobriété énergétique au Sénat et à l’Assemblée. Il ne pouvait en être autrement alors que toute la société est mise à contribution pour faire face à la rigueur énergétique qui s’annonce.

Assemblée nationale et Sénat sont de véritables gouffres énergétiques. Dans les deux chambres, l’activité parlementaire, l’éclairage, la climatisation, l’entretien des espaces verts se révèlent extrêmement gourmands en eau et électricité, sans oublier que ces bâtiments historiques sont aussi de véritables passoires thermiques. Il était temps de faire quelque chose. Au Palais Bourbon, la présidente Braun-Pivet a ainsi annoncé, le 23 septembre dernier, la création d’un groupe de travail sur le développement durable qui sera « chargé de formuler des recommandations pour mettre en place des pratiques environnementales exemplaires au sein de l’Assemblée nationale ». Ce groupe de travail chargé « d’enclencher le tournant environnemental de l’Assemblée en élaborant une stratégie ambitieuse et concrète de transition écologique et énergétique » a pris une première série de dispositions le 6 octobre dernier « pour éviter des coupures énergétiques cet hiver » : utilisation de l’eau de la Seine pour arroser les jardins, travaux d’isolation et de rénovation dans plusieurs bâtiments, utilisation de gobelets éco-responsables, suppression des bouteilles d’eau en plastique, optimisation de l’éclairage par voie informatique, allumage de la lumière et de la climatisation via un détecteur de présence… Ces recommandations seront poursuivies et accentuées d’ici la fin février avec un autre train de mesures en février qui s’appuiera sur les conclusions d’un audit énergétique et le bilan carbone demandés par le collège des Questeurs (verdissement des transports des députés, réduction des déchets et recyclage, gestion durable des ressources, …). Députés, personnels et collaborateurs seront également invités à suivre des formations liées aux enjeux de la transition écologique.

Au Palais du Luxembourg, la stratégie environnementale arrêtée dès mars 2021 va encore s’accélérer avec comme objectifs la neutralité carbone du Sénat à l’horizon 2040 par réduction de moitié de ses émissions et la mise en œuvre d’actions complémentaires de compensation ; et un Sénat "zéro plastique, zéro gaspillage, zéro déchet" d’ici à 2026. D’autres chantiers environnementaux sont en cours au Palais du Luxembourg comme la modernisation des installations de chauffage pour en améliorer l’efficacité énergétique, la mise en place d’un logiciel de gestion des énergies, la programmation de travaux pour l’amélioration de l’efficacité énergétique du Musée du Luxembourg, la poursuite des travaux courants permettant de réduire les consommations d’énergie : généralisation des éclairages à LED, notamment dans la salle des séances, extension des éclairages sur détecteurs de présence, installation de fenêtres à isolation renforcée, mise en place de détecteurs de mouvements pour déclencher les robinets d’eau ou encore l’allongement de la durée de vie des ordinateurs d’une année pour limiter les renouvellements et la diminution progressive du recours aux imprimantes individuelles ; la généralisation du tri sélectif des déchets dans le Jardin du Luxembourg et sa mise en place progressive dans l’ensemble des bâtiments du Sénat… Rien n’est laissé au hasard et tout le monde est mis à contribution mais on ne sait rien par contre sur le coût des mesures annoncées. Et au Sénat visiblement, le budget verdissement ne sera pas gelé.

Enfin n’oublions pas et comme le recommande le gouvernement, la température des locaux sera de 19° et 26° pour la mise en route de la climatisation. 

707 K2_VIEWS