Avec 550 000 visiteurs en cinq mois et un taux de remplissage de 96%, Laurent Bayle a de quoi se réjouir et faire taire les mauvaises langues. « Il est très difficile de faire mieux, 96% de remplissage, cela veut dire que sur certains concerts vous refusez du public » a précisé Laurent Bayle devant la Commission des Affaires culturelles de l'Assemblée qui l’auditionnait. « L'amplification aujourd'hui par rapport à notre utilisation de la salle Pleyel est de l'ordre de 30 à 40% d'afflux supplémentaire. Cela veut dire que nous avons réussi la conjonction entre un public de l'ouest parisien qui nous était fidèle salle Pleyel et qui malgré le trouble que lui a posé au départ l'implantation (dans le nord-est parisien) est là, parce qu'il aime la salle [...] et nous avons l'agrégation de nouveaux publics » a encore indiqué le président de la Philharmonie. Devant les parlementaires, Laurent Bayle a évoqué une étude sur les publics qui devrait être lancée à la fin de l’année mais dont les premières indications émanant des abonnements aux concerts font état « d'un public à 60% parisien ».
Il apparaît qu’un quart du public des concerts provient des quatre arrondissements populaires des XIème, XVIIIème, XIXème et XXème arrondissements « dont 10% du seul XIXe arrondissement ». Pour Laurent Bayle, « ces premières indications vont dans le sens d’un élargissement du public », ce qui était, on se souvient, l’un des objectifs assignés à cette nouvelle salle : toucher des publics plus populaires. Laurent Bayle a encore dit aux députés qu’il voulait arriver à une proportion d’une moitié de public parisien et l’autre moitié venant hors de Paris d’ici 5 ans. Aujourd’hui, les grandes salles de concerts classiques parisiennes accueillent deux tiers de public parisien et un tiers seulement venant d’Île-de-France et d’autres régions.
Interrogé sur les conséquences de la baisse de la participation de la Ville de Paris de 9 à 6 millions d’euros pour 2015, le directeur général, Thibaud de Camas a dit avoir alors « révisé le modèle économique et redimensionné l’activité » de la Philharmonie. Il indique par ailleurs, que « le budget de fonctionnement pour la première année complète en 2015 est estimé à 28,5 millions d’euros et finira autour de 31 à 32 millions d’euros dans son exécution ». Le taux d’autofinancement (billetterie et autres recettes) d’abord prévu à 45% devrait passer « au moins à 50%, voire 55% » estime Thibaud de Camas, qui mise beaucoup sur le succès des expositions et concerts.