Selon ce sondage Harris Interactive réalisé pour Transparency International France et Tilder 54 % des Français estiment que les personnes qui exercent des responsabilités importantes ou ayant du pouvoir sont corrompues pour une grande partie d’entre elles. Plus inquiétant encore à quelques mois de la présidentielle et des législatives qui vont suivre, les responsables politiques nationaux sont les plus touchés par cette crise de confiance : 77 % des parlementaires nationaux sont perçus comme corrompus contre 76 % pour les députés européens et 72 % pour le pouvoir exécutif national. « Même si ces résultats n’expriment que des perceptions, ils sont alarmants et ne peuvent être ignorés par les candidats à l’élection présidentielle qui doivent s’engager dès maintenant sur des propositions concrètes pour recréer la confiance nécessaire à toute démocratie. S’il y a eu des avancées durant ce quinquennat, on ne peut pas en rester là. Il est indispensable de poursuivre la réoxygenation de notre vie publique » commente Daniel Lebègue, Président de Transparency France. Les solutions existent. Pour lutter contre la corruption dans la vie politique, les sondés estiment à 84 % « nécessaire de favoriser le renouvellement des responsables politiques (limitation des mandats dans le temps et interdiction du cumul d’un mandat de parlementaire avec un mandat d’exécutif local). » 1 Français sur 2 juge la limitation du cumul des mandats des responsables politiques « très efficace » pour lutter contre la corruption. Ils sont aussi 83 % à penser qu’il faut limiter et contrôler plus strictement le financement de la vie politique « venant des partis, des entreprises et des particuliers ». D’autres mesures telles que l’encadrement du lobbying (79 %), le renforcement de la Justice (78 %) et un contrôle a priori de la situation fiscale des ministres et des hauts fonctionnaires (78 %) suscitent également une large adhésion. « Ces résultats contredisent la vision selon laquelle la corruption serait perçue comme une fatalité. Ils montrent au contraire que les Français pensent qu’il est possible d’agir » constate Daniel Lebègue La participation des citoyens aux décisions qui les concernent est particulièrement perçue par les jeunes comme une mesure efficace pour lutter contre la corruption. 50 % pour les 18-24 ans contre 36 % sur l’ensemble de la population.
A noter encore que dans la liste des responsables jugés corrompus, les juges (37 %), les militants associatifs (34 %) et les dirigeants de PME (22 %) sont moins soupçonnés. Les syndicalistes (64 %) et les journalistes (58 %) le sont un peu plus. Enfin, une majorité de Français interrogés juge la fonction publique intègre. 53 % pour les fonctionnaires d’Etat et 52 % pour les fonctionnaires territoriaux. ■
Enquête réalisée en ligne du 23 au 25 août auprès de 1 000 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.