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L'agriculture biologique crée des emplois dans nos territoires

Par Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Porte-parole du Gouvernement

Les dernières données publiées par l’Agence bio font état d’une croissance historique de la bio en France dont je me réjouis. Le marché enregistre une nouvelle hausse de 20 % au premier semestre 2016, après une progression de 15 % en 2015. La consommation de produits biologiques s’ancre dans les habitudes des Français puisque 9 sur 10 d’entre eux déclarent consommer bio au moins occasionnellement et qu’ils sont 27 % à consommer bio au moins une fois par semaine.

Pour répondre à cette demande, l’engagement des producteurs, des entreprises de transformation et des distributeurs se renforce ce qui permettra d’ancrer durablement la production biologique dans nos territoires.

21 nouvelles fermes bio se sont installées chaque jour au cours du premier semestre 2016 pour atteindre presque 32 000 fermes au 30 juin 2016 (en hausse de 10 % par rapport au 31 décembre 2015), soit plus de 7 % des exploitations françaises et 10 % de l’emploi agricole en France. Cela représente 1,57 million d’hectares de SAU (surface agricole utile) exploités selon le mode de production biologique, soit 5,8 % de la SAU des exploitations françaises.

Plus de 10 000 transformateurs sont engagés en bio au 30 juin 2016 (5 % de plus qu’au 31 décembre 2015) et 3 850 distributeurs (+ 7 %), avec un dynamisme particulièrement important des magasins spécialisés en bio.

L’agriculture biologique crée des emplois dans nos territoires.

On ne peut que se féliciter de ces bons chiffres qui résultent tant, d’une attente très forte des consommateurs, que du fruit d’une politique volontaire et ambitieuse que nous avons conduite.

Le programme Ambition Bio 2017, que j’ai élaboré en 2013 en concertation avec tous les acteurs concernés tant au niveau national qu’au niveau régional, avait pour objectif de donner un nouvel élan au développement équilibré de toutes les filières biologiques en France, en prévoyant un doublement des surfaces cultivées en agriculture biologique tout en mettant l’accent sur la croissance de la consommation et la structuration des filières pour préserver la compétitivité.

Dans le cadre de ce programme, les crédits alloués par l’État ont été renforcés, notamment pour les aides versées aux producteurs pour la conversion à l’agriculture biologique et pour le maintien (avec un doublement des crédits de l’État) et pour la structuration des filières (hausse de 1 M€/ an du fonds « Avenir Bio », porté à 4 M€/an).

Par ailleurs, de nombreuses actions sont mises en œuvre concernant chacun des 6 axes du programme :

Pour favoriser le développement de la production, outre les aides à la conversion et au maintien, le crédit d’impôt bénéficiant aux plus petites exploitations a été prolongé, des mesures pour le maintien des terres en bio et pour favoriser l’accès au foncier ont été prises dans le cadre de la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’agroalimentaire et la forêt, une action thématique transversale « agriculture biologique » a été développée pour les instituts techniques agricoles et des travaux sur les références technico-économiques sont en cours.

Pour renforcer la structuration des filières, outre le renforcement du fonds avenir bio, des actions sont menées pour faire émerger de nouveaux projets (guides, forums, club des financeurs…)

Pour accroître la consommation, un nouveau programme de communication a été développé par l’Agence bio. Mes services ont travaillé à la mise en place d’outils pour favoriser le développement de la consommation bio en RHD (guides et boîte à outils à destination des opérateurs de ce secteur) et les acteurs des filières se sont mobilisés autour de séminaires, brochures à destination des hôpitaux et de la restauration commerciale.

La recherche est elle aussi de plus en plus mobilisée sur la thématique du bio, avec notamment une approche plus fine des enjeux prioritaires de recherche, la qualification de l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique) pour la première fois en tant qu’institut technique à part entière, un renforcement de ses partenariats avec l’Institut national de recherche agronomique (INRA) et le renforcement du rôle et des missions du Conseil Scientifique de l’Agriculture Biologique.

La formation des acteurs agricoles et agro-alimentaires aux spécificités de la production biologique se renforce. Dans l’enseignement technique agricole, outre le développement des productions biologiques dans les exploitations des lycées agricoles, la mise en œuvre du plan « enseigner à produire autrement » inclut les pratiques de l’AB. Des travaux ont été initiés avec le ministère de l’éducation nationale pour introduire des spécificités bio dans les référentiels de diplômes des métiers de bouche.

Les discussions en cours au niveau européen pour réviser la réglementation spécifique au mode de production biologique se poursuivent avec une volonté forte des autorités françaises de renforcer la confiance du consommateur dans ce mode de production tout en permettant un développement des filières.

Pour prolonger la dynamique générée par le Programme Ambition Bio 2017, j’engagerai dans les prochaines semaines avec tous les acteurs concernés par la production biologique, un bilan de la mise en œuvre de ce programme pour mieux déterminer de nouvelles perspectives et priorités. 

 

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