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Kiosque N°982

Une sélection d’ouvrages à la Une de l’actualité.

Bon anniversaire au journal de Tintin
Créé en septembre 1946 par Raymond Leblanc, le journal Tintin aurait eu 70 ans cette année. Pour l’occasion Le Lombard en association avec les Éditions Moulinsart édite un album exceptionnel retraçant cette longue et belle aventure de la bande-dessinée ! Dans le Journal de Tintin, on retrouve évidemment Hergé et son héros préféré mais pas seulement. D’autres dessinateurs tout aussi talentueux qui ont marqué de leur empreinte ce journal sont présents : Jacobs, Cuvelier, Graton, Hermann, Vance, Pratt, Rosinski… Tout au long de ces 777 pages (comme de 7 à 77 ans), on retrouve avec joie les (plus de 100) héros de notre enfance, d’Adler à Yakari en passant par Dan Cooper, Black et Mortimer, Alix, Michel Vaillant, Ric Hochet…. De bien belles retrouvailles. 
La Grande Aventure du Journal Tintin - Le Lombard / Éditions Moulinsart - 777 pages couleurs

Erreurs de com’
Le mandat de François Hollande a été pour le moins pluvieux. L’image du président normal mais héroïque, bravant la pluie en refusant tout parapluie, a plutôt laissé place à celle d’un pauvre homme trempé jusqu’à l’os… Laurent Fabius, jugé trop hautain et soucieux de se rapprocher du bon peuple, affirme ne jamais rater une seule diffusion de la Star Academy et adorer les carottes râpées… Sarkozy se faufilant dans le défilé du 11 janvier 2015 pour être vu au premier rang, Giscard et son célèbre « au revoir », Macron traitant des ouvrières d’« illettrées »… Le livre écrit par Alain Cayzac, cofondateur de l’agence RSCG (dont il est le « C ») et par le journaliste Guillaume Evin décrypte avec humour une quarantaine de « bourdes » politiques. 
Les Carottes râpées de Fabius et autres bourdes de com des politiques - Alain Cayzac, Guillaume Evin La Martinière - 256 pages

Rentrée des classes
Le moins que l’on puisse dire c’est que Robert Redeker, n’y va pas de main morte. Pour cet agrégé de philosophie « notre école est devenue une École-méduse, une École gélatineuse, aux professeurs et instituteurs changés en animateurs socio-culturels et gentils organisateurs du vivre-ensemble ». Rien que cela. Au-delà d’une crise de l’Ecole, il voit une crise de l’enseignement, une crise de la société, une crise de la vie. Il décrit une école - village Potemkine qui ne laisse entrevoir que ce que l’on aimerait qu’elle soit. Mais on en est bien loin. Le bac ? Un diplôme déprécié parce que trop largement donné quant à la langue française, elle « ne répond plus à l’appel de son nom ». Coupable désigné de cette destruction de l’école : le pédagogisme et son zélateur, Philippe Meirieu. Avec Redeker, personne n’est épargné, les ministres de l’Education et Najat Vallaud Belkacem en tête sont voués aux gémonies. Il a encore des mots très durs sur le numérique à l’école. Les arguments font mouche. Dans un entretien au Figaro, Robert Redker nous donne sa vision de ce que devrait être la mission de l’Ecole : « donner à chaque enfant l’héritage auquel il a droit, celui de la culture, celui de l’Histoire. De l’école doivent sortir des héritiers. Or, pour des raisons idéologiques, l’école de la République contemporaine fabrique volontairement des inhéritiers »
L’Ecole fantôme - Robert Redeker - Editions Desclée de Brouwer - 208 pages

Rentrée des classes (bis)
Dans un registre beaucoup plus classique comme son auteur, le dictionnaire amoureux de l���Ecole de Xavier Darcos nous invite à un vagabondage dans l’histoire de l’école. Le dictionnaire alterne thèmes sérieux et petites anecdotes. Xavier Darcos qui est passé par toutes les étapes – il a enseigné à tous les niveaux, a été inspecteur général, doyen de l’Inspection générale, conseiller du ministre pour l’éducation, ministre délégué, ministre… défend au travers de ce dictionnaire « passionné » une certaine idée de l’école, celle de la transmission du savoir. A ses yeux, le devoir de l’école est de « résister à la puissance de l’opinion, pour délivrer les jeunes des subordinations du moment, des idéologies girouettes, des médiatisations dominantes, du fétichisme de la communication mondialisée ». Vaste programme mais pas sûr que la mission soit remplie. Pas sûr non plus que Xavier Darcos ait tout mis en œuvre pour que l’école soit ce qu’elle doit être : un lieu où l’on apprend. 
Dictionnaire amoureux de l’école – Xavier Darcos – Plon - 648 pages

Campagne d’Allemagne
Plus qu’une aventure militaire de grande envergure menée par la 1re armée française, la campagne d’Allemagne est avant tout une opération politique menée conjointement par le général de Gaulle et le général de Lattre de Tassigny pour redonner à la France son rang de grande puissance et conquérir un secteur d’occupation en Allemagne. Le déroulement de cette campagne peut paraître confus mais il répond au souci permanent du général de Lattre de participer à l’invasion malgré les réticences des Américains et, une fois dans le pays, d’occuper un territoire le plus grand possible. Menée dans le droit fil de l’épopée napoléonienne par de Lattre de Tassigny, la campagne d’Allemagne a permis la conquête d’un secteur d’occupation de 80 000 kilomètres carrés représentant le Pays de Bade, le Palatinat et le Wurtemberg et amené la France à la table des vainqueurs le 8 mai 1945 à Berlin. C’est cette épopée que l’écrivain (et ancien Légionnaire) Jean Dufour nous raconte avec précisio. 
La campagne d’Allemagne – Printemps 1945 – Pierre Dufour – Grancher – 336 pages + cahier couleur de 16 pages

Une certaine Histoire de France
Dimitri Casali en assez de voir la France passer son temps à se flageller et à faire acte de repentance sur de plus en plus de pans de son Histoire. Il a donc décidé (re)prendre la plume pour dénoncer un enseignement de l’Histoire de France, de notre histoire pas à la hauteur. Il reproche à l’Education nationale, à nos gouvernants de multiplier les réformes « qui privent nos enfants des repères les plus élémentaires sur l’Histoire de France ». Il redoute qu’à force, nous perdions - si ce n’est pas déjà fait - cette fierté nationale palpable chez les Américains, les Britanniques et les Chinois. « En renonçant à son passé, la France sape son présent et met en péril son futur » insiste l’auteur « Peut-on vraiment vivre ensemble en ignorant ce qui a façonné l’identité de notre pays ? » se demande-t-il encore. Un livre qui fait écho au débat sur l’identité de la France, sans doute l’un de thèmes majeurs de la présidentielle de 2017. 
Désintégration française - Pourquoi notre pays renie son histoire et nos enfants perdent leurs repères - Dimitri Casali - JC Lattès - 256 pages

Conservateur et fier de l’être
L’époque n’est pas aux conservateurs. Le mot est connoté. Et s’affirmer comme tel est presque suicidaire. Qu’importe. Roger Scruton, professeur à Oxford et à Cambridge commun reconnu comme l’un des grands philosophes anglais assume l’étiquette. La revendique même. Dans un livre très personnel, Roger Scruton explique à quel point il est sensé de vivre en conservateur aujourd’hui, en dépit de toutes les pressions qui poussent à l’inverse. Appuyé sur sa propre expérience d’intellectuel à contre-courant, Scruton montre que si l’Humanité peut survivre sans analyse et valorisation de ses héritages son développement sera néanmoins brisé. « De l’urgence d’être conservateur est un mode d’emploi pour un conservatisme moderne et un vibrant appel à revivifier les anciennes valeurs et bienséances qui sont le fondement de notre civilisation » précise la journaliste Laetitia Strauch-Bonart auteur de la préface et traductrice du livre. 
De l’urgence d’être conservateur – Territoires, coutumes, esthétique : un héritage pour l’avenir -Roger Scruton – L’Artilleur – 288 pages

 

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