Print this page

Le cas des îles Matthew et Hunter dans le Pacifique sud

Dans leur rapport, Didier Quentin et Paul Giacobbi mettent en garde contre « une souveraineté française qui n’est pas toujours acceptée ni officiellement reconnue sur certaines îles dans l’océan Indien et dans le Pacifique ». Au-delà du cas emblématique de Mayotte toujours revendiquée par les Comores en dépit du référendum de 1976, cinq îles ou groupes d’îles font l’objet d’une contestation de souveraineté (Tromelin, les îles Eparses dans le canal de Mozambique, les îles Matthew et Hunter dans le Pacifique sud et Clipperton dans le Pacifique central)

Il en est ainsi donc pour la souveraineté de la France sur les îles de Matthew et Hunter contestées par le Vanuatu, situées à environ 300 kilomètres à l’Est de la Nouvelle-Calédonie. La première est inhabitée et a une superficie de 0,7 kilomètre carré. « Sa souveraineté - anglaise ou française - resta longtemps incertaine, du fait de l’indifférence pour cet ensemble rocheux, escarpé et aride ». L’île Hunter, d’une superficie d’un kilomètre carré, est elle aussi inhabitée.

En 1929, la France annexe les deux îles. En 1965, le Royaume-Uni les occupe, avant de les rattacher au condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides. Ce n’est qu’en 1975 que la France les réoccupe. En 1980, le Vanuatu, État indépendant succédant aux Nouvelles-Hébrides, déclare sa souveraineté sur les deux îles, non-reconnue par la France. A de rares occasions, les Forces armées françaises visitent l’île régulièrement pour réaffirmer la souveraineté de la France sur ces territoires. En 1981, Météo France a installé une station automatique sur Matthew.

Or, « il apparaît, soulignent les rapporteurs, que le Sénat coutumier de Nouvelle-Calédonie a pris une position conforme à la Déclaration de Kéamu émanant en 2009 du FLNKS et considérant la souveraineté du Vanuatu sur les deux îles ». « Cette position ne représente pas du tout la position de la France, mais pourrait être exploitée a contrario par le Vanuatu comme une expression du droit historique par une autorité française » déplorent-ils. 

 

4212 K2_VIEWS