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Plus d'un Français sur deux favorable à la torture

Selon un sondage Ifop réalisé pour l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), 54 % des personnes interrogées considèrent comme justifié l’envoi, par un policier, de décharges électriques sur une personne soupçonnée d’avoir posé une bombe. Un résultat « effrayant » pour l’association qui se doutait bien « qu’il y avait une acceptation de plus en plus grande de la torture, dans le contexte de la montée du terrorisme » mais qui ne se rendait toutefois pas compte, confesse-t-elle que « l’évolution était aussi dramatique ». 45 % des sondés jugent le recours à la torture efficace pour prévenir des actes de terrorisme ou obtenir des informations fiables (55 % contre). 36 % des personnes interrogées, admettent que l’on peut accepter dans certains cas le recours à des actes de torture (+ 11 points par rapport à 2000). 18 % d’entre elles seraient capables de pratiquer la torture dans des cas exceptionnels (41 % pour les sympathisants du Front national). « Par rapport à l’interdit absolu de torturer, les digues cèdent les unes après les autres : acceptabilité plus grande dans l’opinion, discours guerrier, complaisance à l’égard d’États pratiquant la torture comme le Maroc… De renoncement en renoncement, un terreau se met en place et qui sait ce qu’il se passera s’il y a un, cinq, dix attentats de plus » déplore Jean-Étienne de Linares, le délégué général de l’Acat. 

 

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