Dans le détail, on note que les CSP+ (catégories socioprofessionnelles les plus favorisées) sont largement en faveur du maintien (51 %) comme… 3 % des catégories les moins aisées. Par contre, à la différence de la Grande-Bretagne, l’âge n’entre pas en ligne de compte. La répartition est assez homogène (45 % pour le maintien et 33 % pour la sortie). « Chez les jeunes, la captation par le Front national de cet électorat a sans aucun doute joué en faveur du “Frexit” chez les 18-25 ans » indique toutefois Emmanuel Rivière, directeur du pôle Opinion de TNS Sofres.
Le vrai marqueur est celui de l’appartenance politique. Ce sont ainsi 74 % des électeurs du Front national qui voteraient en faveur du « Frexit », 43 % au Front de Gauche (48 % sont pour le maintien). A contrario, ils ne sont que 10 % chez EELV à vouloir sortir, 17 % au PS et au MoDem et 19 % chez Les Républicains.
Interrogés sur le vote anglais, 45 % de Français se disent déçus du résultat du 23 juin contre seulement 33 % de satisfaits. Une fois encore ce sont les CSP+ (48 %) les plus déçus et 63 % des électeurs du Front national se réjouissent de ce vote.
Quoi <qu’il en soit, les Français se montrent globalement plus critiques vis-à-vis de l’Europe et appellent à avoir une autre vision de l’idée européenne.. Ils sont 55 % à réclamer « davantage d’autonomie des nations vis-à-vis de l’Europe ». Seuls 25 % prônent plus d’intégration entre les nations au sein de l’UE. Et finalement ils sont 58 % à reconnaître que le vote anglais ne les a pas surpris. ■