Print this page

Non au Frexit

Les sondages se suivent et ne se ressemblent pas. Cinq jours après le vote britannique, la pression politique, sociale et médiatique ne faiblit pas. Et les sondés y sont sensibles. Selon un sondage TNS Sofres OnePoint pour Le Figaro, RTL et LCI rendu public le 29 juin, 45 % des personnes interrogées déclarent choisir le maintien de la France dans l’Union européenne et 33 % optent pour la sortie. Ils sont tout de même 22 % d’indécis. Une proportion qui pourrait faire pencher la balance. Si un référendum en faveur d’un « Frexit » était organisé en France, c’est donc une majorité (relative) de Français qui se prononcerait pour le maintien dans l’Union européenne. Ce choix peut notamment s’expliquer par l’implication française au sein de l’UE (euro, Schengen, etc.) et les difficultés qu’il pourrait avoir à en sortir.

Dans le détail, on note que les CSP+ (catégories socioprofessionnelles les plus favorisées) sont largement en faveur du maintien (51 %) comme… 3 % des catégories les moins aisées. Par contre, à la différence de la Grande-Bretagne, l’âge n’entre pas en ligne de compte. La répartition est assez homogène (45 % pour le maintien et 33 % pour la sortie). « Chez les jeunes, la captation par le Front national de cet électorat a sans aucun doute joué en faveur du “Frexit” chez les 18-25 ans » indique toutefois Emmanuel Rivière, directeur du pôle Opinion de TNS Sofres.

Le vrai marqueur est celui de l’appartenance politique. Ce sont ainsi 74 % des électeurs du Front national qui voteraient en faveur du « Frexit », 43 % au Front de Gauche (48 % sont pour le maintien). A contrario, ils ne sont que 10 % chez EELV à vouloir sortir, 17 % au PS et au MoDem et 19 % chez Les Républicains.

Interrogés sur le vote anglais, 45 % de Français se disent déçus du résultat du 23 juin contre seulement 33 % de satisfaits. Une fois encore ce sont les CSP+ (48 %) les plus déçus et 63 % des électeurs du Front national se réjouissent de ce vote.

Quoi <qu’il en soit, les Français se montrent globalement plus critiques vis-à-vis de l’Europe et appellent à avoir une autre vision de l’idée européenne.. Ils sont 55 % à réclamer « davantage d’autonomie des nations vis-à-vis de l’Europe ». Seuls 25 % prônent plus d’intégration entre les nations au sein de l’UE. Et finalement ils sont 58 % à reconnaître que le vote anglais ne les a pas surpris. 

 

1684 K2_VIEWS