Print this page

Pour toujours plus d'énergies renouvelables dans le monde

Plusieurs études publiées par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) tendent à démontrer que doubler la part des énergies renouvelables dans le monde d’ici 2030 permettrait d’épargner 4 millions de vie par an et permettrait une hausse du PIB mondial entre 0,6 % et 1,1 %

Après la COP21, l’étude « Roadmap for a Renewable Energy Future » publiée par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) et rendue publique le 17 mars dernier à Berlin dans le cadre d’une conférence internationale sur la transition énergétique, apporte une nouvelle pierre à l’édifice Planète durable. A en croire les chiffres de l’Irena, il n’y a plus à hésiter, il faut s’engager et s’engager en force dans le développement de la transition énergétique. Passer la part des énergies renouvelables de 18 % (chiffres 2014) à 36 %, d’ici 2030, permettrait de réaliser jusqu’à 4 200 milliards de dollars d’économie par an à l’échelle de la planète. En janvier un précédent rapport de l’Irena indiquait déjà que le doublement de la part des énergies renouvelables au niveau mondial permettrait une hausse du PIB mondial entre 0,6 % et 1,1 %, soit un gain de croissance de 700 à 1 300 milliards de dollars (de 630 à 1 170 milliards d’euros) par an. Plus de 24 millions d’emplois seraient également attendus.

L’étude de mars fait toutefois remarquer que cela ne se ferait pas sans effort budgétaire. En moyenne annuellement, cela nécessiterait des investissements de l’ordre de 700 milliards d’euros. Cette transition énergétique à marche forcée « augmenterait le coût du système énergétique mondial de 290 milliards de dollars par an d’ici à 2030, mais les économies réalisées par ce doublement, grâce aux dépenses évitées sur la pollution de l’air et du changement climatique, sont 15 fois supérieures à ce coût » souligne l’agence dans un communiqué. De façon plus détaillée, l’Agence explique que ces économies pourraient être essentiellement réalisées en réduisant « très fortement » les dépenses liées à la pollution atmosphérique et au changement climatique. Moins de Co2, c’est aussi moins de problème de santé et en bout de chaîne 4 millions de vies par an épargnées.

Reste qu’aujourd’hui, l’Irena constate que dans les 40 pays suivis par ses analystes qui représentent, ensemble, 80 % de la consommation énergétique mondiale (Parmi eux, les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil, le Canada ou l’Australie, et, pour l’Europe, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, l’Italie, la Pologne, le Royaume-Uni et la Suède), si rien ne change au niveau de leurs plans nationaux en faveur de cette transition, sa part ne devrait atteindre que 21 % à l’horizon 2030. L’Agence n’hésite toutefois pas à mettre en avant les efforts accomplis dans le secteur de l’électricité avec une part du renouvelable qui devrait atteindre 30 % d’ici à 2030, contre 23 % actuellement. « La prochaine étape nécessite de s’intéresser davantage aux transports, aux systèmes de chauffage et de climatisation » enchaîne Dolf Gielen, directeur de l’innovation et de la technologie à l’Irena qui cherche à mobiliser.

Au final, l’étude calcule que pour atteindre l’objectif de 36 %, le taux de développement annuel des énergies renouvelables devrait être multiplié par six à l’échelle du globe, avec, certes, des trajectoires propres pour chacun des pays en fonction de leur niveau actuel, de leur potentiel et surtout de leurs capacités financières. L’UE s’est fixée pour objectif à 2030, 27 % de renouvelable, loin de la cible. En France, la loi de transition énergétique table sur 32 % 

 

2254 K2_VIEWS