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Aéroports : réduire les nuisances

Les députés Jacques-Alain Bénisti (LR, Val-de-Marne) et Christophe Bouillon (SRC, Seine-Maritime) ont rendu un rapport sur les nuisances aéroportuaires. Ils font une cinquantaine de mesures pour tenter de les réduire.

Quelque « 4,7 millions de personnes subissent des nuisances aéroportuaires » énonce Jacques-Alain Bénisti en préambule de la présentation du rapport dont il est le co-auteur avec son collègue socialiste Christophe Bouillon à la Commission du Développement durable.

« La principale nuisance est, de loin, la sonore mais on peut aussi parler des pollutions atmosphériques, des sols, des cours d’eau et de la pollution lumineuse » a-t-il expliqué à ses collègues. Et de désigner « les gouvernements successifs » qui « n’ont prêté que peu d’importance » au sujet. Quant aux industriels, « la diminution des consommations de kérosène passe largement avant la réduction du bruit ou les émissions de particules » déplore l’élu. Mais attention, ne voulant pourtant pas prendre pour cible le transport aérien, les co-rapporteurs prennent bien soin de préciser que ce rapport n’est « pas le procès du transport aérien » mais qu’il cherche à « mieux concilier les intérêts environnementaux avec les enjeux économiques, et en particulier les problématiques de l’emploi ». « Il s’agit de rendre compatibles la nécessaire réduction de ces nuisances et le développement du transport aérien » précise Christophe Bouillon. Les deux élus font alors plusieurs propositions. Ils suggèrent « délester les plateformes de l’Ile-de-France » pour mieux répartir le trafic, en utilisant les plateformes aéroportuaires de Vatry dans la Marne, dont « les potentialités ne sont pas toutes exploitées » et de Pithiviers dans le Loiret, en y construisant une piste réservée à certains vols ou à un nouvel aéroport.

Souvent pointés du doigt, les vols de nuit sont dans le viseur des rapporteurs qui proposent de les « limiter » à Paris-CDG, en instaurant de nouvelles trajectoires qui survoleraient les zones « les moins urbanisées ». Le rapport demande également que l’on « mette en place sur la période 0h00-05h00 de nouvelles restrictions opérationnelles avec la suppression rapide des vols commerciaux » et que l’on supprime, de 22 heures à 06 heures « les avions qui émettent au sol des émissions supérieures à 70dB ». Autre recommandation, celle de « revoir l’aide à l’insonorisation et son financement » pour éviter un coût prohibitif et décourageant pour les riverains qui de manière générale devraient être mieux informés, notamment par Internet. Les rapporteurs veulent aussi une « remise à plat » de la taxe sur les nuisances sonores aériennes (TNSA) qui « n’est plus efficiente » pour la remplacer par « une nouvelle fiscalité fondée sur le principe pollueur-payeur »

 

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