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Bientôt une loi punissant la négation du génocide arménien ?

Lors du dîner annuel du Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF), le Chef de l'Etat a indiqué vouloir trouver une voie pour protéger la « mémoire » du génocide arménien.

Si la France a reconnu le génocide arménien en 2001 – elle est le premier grand Etat européen à l'avoir fait avec une vingtaine d'autres pays dans le monde -, le Conseil constitutionnel a censuré en juillet 2012, une loi pénalisant sa négation au motif que cela était contraire à la liberté d'expression. A l'annonce de cette décision, la déception de la communauté arménienne française fut grande. Ce qui, à quinze mois de la présidentielle, n'a pas échappé au Chef de l'Etat qui, et même s'il se défend de toute visée électoraliste et de tout « acharnement » vient de confier à l'ancien président de la Cour européenne des droits de l'Homme, Jean-Pierre Costa, la délicate mission de « chercher dans notre droit quelle voie solide, incontestable, permettrait de protéger la mémoire » du génocide arménien. Le Chef de l'Etat tient absolument à éviter qu'une nouvelle loi soit « de nouveau censurée par le Conseil constitutionnel ou qui vaudrait à la France d'être condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme [ce qui] serait un échec terrible pour notre pays et pour la cause arménienne, une victoire du négationnisme » a précisé le Chef de l'Etat lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF). « L'enjeu est le dialogue » a plaidé François Hollande qui a rappelé que « l'Arménie comme la Turquie trouveraient toujours la France à leurs côtés pour les aider à progresser dans la voie du dialogue ».

Alors que la Turquie refuse catégoriquement de parler de génocide mais évoque seulement une guerre civile en Anatolie et une grande famine qui aurait fait en 1915 entre 300 000 et 500 000 morts dans la communauté arménienne et autant du côté turc, l'Arménie estime que 1,5 million d'Arméniens ont été déportés et tués méthodiquement par les soldats ottomans. C'est ce que l'on appelle un génocide. 

 

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