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Le secret de l'Etat (presque) révélé

Le secret fascine toujours et dès lors qu'il s'agit de celui détenu au plus haut niveau de l'Etat, l'engouement du public est assuré. Les Archives nationales présentent une intéressante exposition consacrée au secret de l'Etat. Un thème qui entre en résonnance avec l'actualité.

Le secret de l'Etat fascine tout autant qu'il inquiète. On lui prête le meilleur comme le pire. De tout temps, à toutes les époques et sous tous les régimes, les responsables politiques français ont usé et abusé du secret pour diriger le pays. Un mal nécessaire et/ou une nécessité absolue pour qui veut préserver les intérêts de sa nation. Du chevalier d'Éon aux agents secrets des Présidents de la Vème République, l'exposition « Le secret de l'État. Surveiller, protéger, informer » bouscule les lieux communs en explorant l'histoire des différentes organisations, des lieux du pouvoir et des techniques singulières du renseignement, de la fin de l'Ancien Régime au XXIème siècle.

À travers cette exposition, la première sur un tel sujet, les Archives nationales lèvent le voile sur un monde souvent fantasmé en ouvrant des fonds d'archives méconnus et en présentant des objets souvent exceptionnels, en partenariat avec les services du ministère de la Défense et de l'Intérieur.

« L'expression “Le secret de l'État. Surveiller, protéger, informer” évoque d'abord l'espace immatériel et physique construit progressivement par l'État depuis l'Ancien Régime. C'est dans des espaces spécifiques (bâtiments ministériels, ambassades...) et grâce à l'action d'une administration experte qu'à l'abri des regards, l'État a pu informer, surveiller, renseigner sur le territoire national et au-delà de ses frontières. Ainsi, sans nier les évolutions chronologiques, l'exposition met l'accent sur la permanence du secret à travers les régimes successifs, ce qui constitue une des singularités de l'histoire de l'État que les fonds des Archives nationales peuvent illustrer à merveille » expliquent les commissaires.

L'exposition montre également comment l'imaginaire du secret et de l'espion s'est transformé au cours du temps, quels sont les enjeux politiques, militaires et diplomatiques de cette « administration du secret » et quelle symbolique du pouvoir s'est construite autour de ces missions très spéciales de l'État.

Au fil de l'exposition, le visiteur est invité à saisir la façon dont la construction du secret s'appuie sur des normes écrites élaborées par une bureaucratie spécifique, tant diplomatique et policière que militaire, qui entoure les chefs d'Etat. Cette construction d'une véritable politique du renseignement intérieur et extérieur depuis la fin de l'Ancien Régime « marque la volonté de l'État en France de s'affirmer sur la scène internationale et de protéger l'information » insistent les commissaires.

Pour ce faire, un ensemble de documents secrets, de témoignages sonores et audiovisuels inédits et une galerie de machines mystérieuses donnent la parole aux acteurs du secret.

Symbole ultime du secret, l'intérieur du PC du sous-marin « Le Redoutable », incarnation de la dissuasion nucléaire, est révélé grâce à une immersion visuelle saisissante. 

Le secret de l'État. Surveiller, protéger, informer. Aux Archives nationales - site de Paris, du 4 jusqu'au 28 février 2016

 

2005 K2_VIEWS