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“Paradis fiscaux : enjeux et perspectives”

Par Vincent Piolet, Docteur en géopolitique de l'Université Paris 8 (Institut français de géopolitique), Certified Fraud Examiner (Senior Advisor de l'ACFE France)*

Quelle grande puissance s'est insurgée contre le micro-État des Îles Caïmans ? Pourtant, selon les données de la Banque des règlements internationaux (BRI), cet État − une des premières places bancaires et financières mondiales − est à l'origine de la crise financière de 2008. Ces îles ne sont pas peuplées de milliers de financiers s'affairant pour faire fonctionner l'économie mondiale : ce paradis fiscal est le lieu préféré d'enregistrement des fonds spéculatifs car il permet la réalisation de transactions fictives à des fins fiscales et de prises de risques sans quasiment aucun contrôle. Ainsi, les flux d'arrivées et de sorties de capitaux ont explosé jusqu'aux années 2007-2008, au moment de la bulle de crédits qui nourrissait les subprimes. Les Îles Caïmans présentaient alors une position extérieure bancaire (PEB) 13 000 fois supérieure à son PIB ! Le rôle central de l'État dans la crise de 2008 n'a pourtant pas ému les politiques du monde entier. Malgré les dégâts colossaux sur l'économie mondiale, aucune mesure de rétorsion ne fut envisagée, ni aucune mise sous tutelle, à l'instar de certains pays européens qui se sont retrouvés sous la surveillance d'une « troïka » (Banque centrale européenne, Union européenne, Fonds monétaire international)…

 

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