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COP 21 : Prendre des engagements et les tenir !

Par Stéphane Demilly, Député de la Somme, Secrétaire de la Commission du développement durable

François-René de Chateaubriand disait : « Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent ». Cette citation prend une dimension terrible dans le contexte des changements climatiques auquel le monde doit faire face.

L'heure n'est plus aux constats, l'heure n'est même plus aux propositions. Les constats ont été faits des dizaines de fois et nous sommes abreuvés de littérature sur les actions à entreprendre pour tenter d'enrayer la tendance à défaut de pouvoir encore l'inverser.

Limiter à 2°C le réchauffement climatique est en lui-même un aveu de l'acceptation de la situation dramatique dans laquelle nous sommes déjà.

Et si les dirigeants internationaux n'agissent pas d'eux-mêmes, c'est la société qui doit les y contraindre, qu'ils soient responsables associatifs, chefs d'entreprises, élus, ou citoyens engagés.

En accueillant et en présidant la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), la France a une immense responsabilité. Elle doit faire preuve d'exemplarité et montrer la voie à suivre à ses partenaires.

La COP21 ne sera pas réussie simplement car une belle photo des chefs d'Etats et de gouvernements satisfaits sera prise, ni parce qu'un beau document sera signé. Elle sera réussie si, ensuite, sur le terrain, une machine se met en marche.

Les engagements pris par les Etats parties devront être tenus et un suivi précis de leur respect devra être mis en œuvre.

Prendre des engagements devant le monde entier et devant la presse mondiale, c'est bien, s'assurer de leur mise en application, c'est encore mieux !

Tel est l'objet de la proposition de loi que j'ai déposée et qui vise à assurer le suivi des engagements pris par la France dans le cadre des accords adoptés lors des Conférences des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

L'Etat devrait ainsi rendre compte de son action chaque année, devant le Parlement, de l'avancée des objectifs définis par ses politiques environnementales et énergétiques.

Seul un grand rendez-vous démocratique annuel et une mobilisation permanente de tous les acteurs économiques et sociaux peuvent en effet être à la hauteur de l'urgence climatique.

Les associations de protection de l'environnement, les associations représentant la société civile, les employeurs tels que représentés au sein du Conseil national de la transition énergétique, mais aussi, bien entendu, les collectivités territoriales et les acteurs locaux devront y être associés.

C'est par l'engagement de toutes les forces vives de la société, que la lutte contre le réchauffement climatique s'organise.

Cette mesure répondrait par ailleurs à une attente de nos concitoyens exprimée à l'occasion du débat citoyen organisé à l'échelle mondiale dans le cadre la COP21. Il en ressort que 90% des participants considèrent que tous les pays devraient publier un rapport annuel sur leurs émissions de gaz à effet de serre ainsi que sur les progrès réalisés.

Ce que nos concitoyens demandent ici, ce n'est rien d'autre que de tenir les promesses faites en faveur du climat et de faire preuve de transparence dans leur mise en œuvre.

La Charte de l'environnement de 2004, qui a valeur constitutionnelle, dispose « que la préservation de l'environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation ».

En la matière, il est grand temps de passer de la prose aux actes ! 

 

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