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La Sécu a 70 ans, est-ce grave docteur ?

La Sécurité sociale a 70 ans. Née après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’institution est malade, déficitaire depuis 2002.

Héritage de la Libération, la Protection sociale, créée par l'ordonnance du 4 octobre 1945 avait alors pour mission de de garantir « les travailleurs et leurs familles » contre les aléas de la vie, en permettant à chacun de cotiser selon ses moyens et de recevoir selon ses besoins. Un principe toujours d’actualité. Pourtant, le sondage réalisé par Odoxa pour Le Parisien-Aujourd'hui en France et France Info, publié le 6 octobre dernier montre que 69% des personnes interrogées jugent que la prise en charge des soins s'est plutôt détériorée ces dix dernières années, 24% qu'elle est restée stable. Ils ne sont que 7% seulement à trouver qu'elle s'est plutôt améliorée. Faut dire que la Sécu est une grande malade. Depuis 2002, elle est même constamment en déficit, exercice après exercice. A tel point que 81% des sondés doutent même de sa survie dans les années à venir. Si elle veut subsister, elle doit impérativement se réformer en urgence estiment 74% des sondés. 25% pensent qu'elle peut tout à fait continuer à fonctionner comme aujourd'hui, et 1% ne se prononce pas. A noter encore qu’ils sont 43% à ne faire confiance à aucune des grandes forces politiques pour garantir la pérennité du système, 22% croient en la gauche pour la réformer, 21% à la droite, 13% au Front national et 1% ne se prononce pas.

Au-delà du remboursement maladie, la Sécurité sociale est plurielle puisqu’elle a aussi en charge les prestations destinées aux familles, la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, les retraites et la solidarité en faveur des personnes âgées. Autant de postes de dépenses pour l’Etat. D’où ce déficit chronique. Pour autant, « alors que certains remettent aujourd'hui en cause cette idée fondatrice en prônant l'affiliation facultative ou en parlant d'assistanat », la solidarité est « un principe fondateur » qui « n'est pas négociable » a défendu la Ministre de la Santé Marisol Touraine. C’est même « le meilleur rempart à la dislocation ». En guise de cadeau d’anniversaire, la Ministre a annoncé la mise en oeuvre, dès 2016, d'une protection universelle maladie, consacrant la « résidence stable et régulière » comme unique critère d'ouverture des droits, ce qui devrait simplifier l'affiliation des assurés soumis à des démarches compliquées lors d'un changement de situation professionnelle, familiale ou résidentielle. 

 

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