Rien n’y fait. Ou presque. Les Français ne semblent pas convaincus par les discussions budgétaires autour du PLFSS 2026. Ils craignent même qu’avec ce budget, on assiste à une « dégradation » de la qualité de notre système de santé et de protection sociale (88 %). 82 % pensent qu’il deviendra de toute façon plus inégalitaire à l’avenir. Un jugement sévère alors même qu’ils sont 9 sur 10 à se déclarer « attachés » voire « très attachés » à leur système de santé et de protection sociale qu’ils jugent meilleur (85 %) que celui des autres pays européens ou aux Etats-Unis. Cette dégradation de notre système de santé et de protection sociale suscitait déjà l’inquiétude des Français comme le rappel Odoxa. Leur sondage annuel « Carnet de santé » de septembre dernier (Odoxa pour la Mutualité Française) montrait que 84 % d’entre eux estimaient que le déficit de la Sécurité sociale pouvait remettre en cause son avenir. 90 % pensaient aussi que les soins seraient beaucoup moins bien remboursés à l’avenir.
Ce constat débouche sur une nécessité, celle de faire de ce sujet un enjeu présidentiel. Les Français interrogés par Odoxa déclarent même que la préservation de notre système de santé et de protection sociale doit être « une priorité » de l’action du prochain président de la République. Pour 36 % des sondés, cela devrait constituer pour lui un sujet important mais pas prioritaire. Ils sont enfin 83 % à assurer que les propositions que feront les candidats à la présidentielle dans ce domaine auront un impact important sur leur vote.
Et si les hommes politiques avaient entendu le message ? Pour la première fois en une décennie, les Français sont une large majorité à estimer que les questions de santé et d’assurance-maladie sont souvent évoquées dans les débats politiques et électoraux. « C’est un retournement. ».. reconnaît Odoxa qui souligne que lors des précédents scrutins, les Français trouvaient que cela ne semblait pas être un enjeu pour les politiques alors que ça en était un pour eux. « Ainsi, en 2016, avant la présidentielle de 2017, les trois-quarts des Français (75 % vs 24 %) jugeaient que ces sujets étaient peu évoqués... désormais à l’orée de la présidentielle de 2027, ils sont 6 sur 10 (59 %) à estimer que ces sujets sont souvent évoqués » précise le sondeur.
Mais les Français veulent surtout « plus de concertation sur le sujet... ils ne veulent plus subir les décisions, mais y être associés ». Ils sont 82 % à penser que « pour identifier leurs besoins et attentes en matière de santé et de protection sociale », il faudrait tout simplement « consulter directement les citoyens ». C’est d’abord à la « société civile » (53 %) qu’ils font confiance pour « formuler des propositions concrètes pour améliorer la santé et la protection sociale des Français », bien plus qu’à « l’Etat » (26 %) ou aux « responsables politiques » (11 %). ■
* Les Français et notre système de santé et de protection sociale - Un sondage Odoxa pour les Etats Généraux de la Santé et de la Protection Sociale, publié dans le Figaro santé avec le concours scientifique de la Chaire santé de SciencesPo - Enquête réalisée par Internet les 5 et 6 novembre 2025. Echantillon de 1 002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
9 Français sur 10 se disent « attachés », voire « très attachés » à leur système de santé et de protection sociale.
