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Investir dans le diagnostic : un levier d’efficience pour notre système de santé

Face aux défis économiques et sanitaires, l’efficience des dépenses de santé est au cœur des débats. Dans ce contexte, le diagnostic constitue un outil stratégique pour améliorer la pertinence des soins et maîtriser les coûts. Pourtant, son potentiel reste largement sous-exploité alors que le secteur du diagnostic innove continuellement.

Et si demain, plutôt que d’attendre plusieurs heures aux urgences les résultats de tests de diagnostic successifs, ils étaient délivrés en quelques minutes, en un seul test, et au plus près du patient ? Un scénario tout à fait plausible, qui confirme la valeur du diagnostic : un outil d’aide à la décision pour réaliser des choix thérapeutiques éclairés et améliorer la prise en charge des patients, contribuant ainsi à la réduction des dépenses de santé et au désengorgement des urgences.

Rapprocher le diagnostic du patient

On ne soigne bien que ce que l’on connaît… Pourtant, une étude récente du G5 Santé (1) indique que les tests de diagnostic sont sous-utilisés à hauteur de près de 45 % alors que leur rôle est essentiel : « Pour un patient qui développe un sepsis, par exemple, chaque heure compte. Plus le diagnostic est précoce, plus les chances de survie augmentent et moins les séquelles sont graves. Aujourd’hui vous avez des solutions qui permettent d’établir le pathogène en cause en quelques heures et de traiter le patient le jour même, quand il faut plusieurs jours avec des méthodes traditionnelles », indique le Dr Julien Textoris, Médecin Réanimateur et Directeur Affaires Médicales Europe, Moyen-Orient et Afrique chez bioMérieux.

Gagner du temps, c’est aussi rapprocher le diagnostic du patient. Sur ce sujet, la biologie médicale délocalisée sur le lieu de soin peut faire gagner un temps précieux dans la prise en charge des patients. « Pour les patients qui se présentent aux urgences avec une infection respiratoire, il existe aujourd’hui des tests PCR très performants qui en seulement 15 minutes permettent aux médecins de savoir s’il s’agit d’une grippe, du COVID-19 ou d’une coqueluche par exemple ».

Le diagnostic, pilier d’un système de santé plus efficient

Les apports du diagnostic dans le parcours de soin sont multiples : prise en charge plus rapide et mieux ciblée, hospitalisation évitée ou réduite, diminution des infections nosocomiales et autres complications liées aux traitements… Autant de bénéfices qui ont un impact direct sur l’utilisation des ressources et la réduction des dépenses de santé. Le rapport du G5 Santé présente d’ailleurs le diagnostic comme « l’un des trois leviers prioritaires pour réduire la pression sur le système hospitalier ». En France, le bénéfice de la mise en œuvre des examens de biologie médicale délocalisée est sans appel : le rapport estime que 1,1 million de journées d’hospitalisation pourraient être évitées chaque année dans la prise en charge du sepsis et des infections respiratoires, soit une économie potentielle de 1,16 milliard € par an. Le rapport IGF IGAS de mai 2025 (2) note d’ailleurs que « la France doit rattraper son retard important dans l’usage de la biologie délocalisée en dehors des hôpitaux », ajoutant que celle-ci présente « un bilan économique favorable, en évitant des prescriptions non pertinentes ou une seconde consultation ».

Financer le diagnostic pour maîtriser les coûts de santé

Ces chiffres révèlent un besoin urgent de sécuriser un budget adapté au diagnostic biologique, qui, loin d’être un centre de coûts, est moteur d’économie pour les systèmes de santé. Pour exemple, les tests syndromiques de diagnostic des méningites aux urgences contribuent à une diminution des coûts de prise en charge pouvant aller jusqu’à plus de 1500 € par patient, pour un investissement d’une centaine d’euros (3). Les innovations sont là, reste à les rendre accessibles au plus grand nombre à travers des mécanismes de financement adaptés à la valeur qu’elles représentent. Sans compter le rôle que joue le diagnostic dans la lutte contre la résistance antimicrobienne, déclarée par l’OMS comme « l’une des 10 plus grandes menaces pour la santé publique mondiale (4) ». En identifiant les pathogènes et les résistances aux antimicrobiens, le diagnostic biologique favorise un usage approprié des antibiotiques et contribue à la lutte contre l’antibiorésistance. 

1 Comment réduire la pression sur le système hospitalier, septembre 2025. Complément de l’étude « Pour un Plan National d’efficience » de 2024

2 Pertinence et efficience des dépenses de biologie médicale, Inspection générale des finance, Inspection générale des Affaires sociales, mai 2025

3 Etude de Micro costing des parcours patient « Infections neuroméningées » réalisée par le CH de Valenciennes en partenariat avec la Société MOM & bioMérieux

4 https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/antimicrobial-resistance

www.biomerieux.com

 

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