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L’écogeste du recyclage des médicaments

Selon une étude BVA, 82 % des Français déclarent rapporter leurs médicaments non utilisés en pharmacie.

Il n’y a qu’à regarder son armoire à pharmacie pour constater qu’elle déborde le plus souvent encombrée par des boites de médicaments entamées, inutilisées ou dont la date de péremption est dépassée. Pourtant, 82 % des Français interrogés par BVA pour l’association Cyclamed déclarent rapporter en pharmacie les médicaments non utilisés en pharmacie au moins une fois par an. Un réflexe guidé par la volonté de faire un geste pour la planète. Ils sont en effet 60 % à déclarer apporter leurs boites non utilisées « afin d’éviter la pollution des sols et des eaux ». Ils sont également 68 % à séparer les étuis en carton et les notices de médicaments pour le tri sélectif.

L’autre aspect de ce retour en pharmacie est celui de l’aspect sécuritaire. « La sécurité sanitaire au domicile pour prévenir les ingestions accidentelles de médicaments par les enfants ou les risques de confusion de médicaments par les personnes âgées est désormais la seconde motivation » note Cyclamed, une association française dont la principale mission est de collecter les médicaments non utilisés rapportés par les particuliers en pharmacie.

En 2024, 7 675 tonnes de médicaments ont été collectées dans les pharmacies françaises, soit l’équivalent d’un peu moins de deux boîtes par habitant et par an. Sur le plan national, le taux de collecte des médicaments périmés ou non utilisés continue de progresser, atteignant 77 % en 2024 contre 71 % en 2023.

Selon le baromètre BVA, la pharmacie (45 %) et la télévision (32 %) sont les principales sources d’information des Français sur le recyclage médicamenteux.

Il est également à souligner que le taux de collecte des médicaments non utilisés MNU rapportés en pharmacie progresse « grâce à une utilisation plus rationnelle des médicaments par les patients ». Contrairement aux idées reçues, les ventes unitaires de médicaments en ville continuent en effet de diminuer dans un contexte de croissance démographique et de vieillissement de la population. La crise sanitaire de 2020 a accentué cette baisse, bien qu’une légère reprise ait été observée en 2021. Depuis, les volumes de vente sont restés stables autour de 2,8 milliards d’unités, ce qui se traduit par une diminution du nombre de boîtes de médicaments par habitant. Une tendance influencée par plusieurs facteurs, « notamment les efforts des acteurs de santé pour un bon usage des médicaments et la réévaluation du Service Médical Rendu (SMR) de nombreuses classes thérapeutiques, conduisant à la disparition de certains produits peu efficaces ou mal tolérés ». Ces évolutions ont un impact direct sur le volume de médicaments périmés ou non utilisés collectés, qui est en baisse. 

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