En quoi consiste le tri et le retour des Médicaments Non Utilisés en pharmacie ? Que deviennent-ils une fois collectés ?

Nous évoquons ici les Médicaments Non Utilisés (MNU) que l’on détient au sein de son foyer. Le tri commence d’abord en sélectionnant les médicaments périmés ou non utilisés et non pas, par exemple, les compléments alimentaires ou autres produits de parapharmacie, dont le design peut s’approcher de celui d’un médicament. Il faut ensuite séparer les médicaments de leur étui en carton et notice qui eux vont dans la poubelle jaune (recyclage matière). Les Médicaments Non Utilisés sont à rapporter en officine (hexagone et DROM-COM).

Le pharmacien, qui a l’obligation de les reprendre, les stockera dans un carton Cyclamed dédié qui sera ensuite récupéré par le grossiste-répartiteur dans le cadre de sa tournée de livraison de médicaments. Les MNU sont entreposés dans une benne de 30 m3 ou un compacteur qui, une fois pleins, iront dans une unité de valorisation énergétique pour y être incinérés (obligation réglementaire). Pour privilégier la proximité, Cyclamed travaille avec une soixantaine d’usines de valorisation énergétique réparties sur l’ensemble du territoire permettant de chauffer ou éclairer environ 2 500 foyers/an.

Pourquoi est-ce un geste écocitoyen important ?

C’est d’abord un geste de sécurité sanitaire. Cela évite les risques de voir vos enfants jouer avec et de les ingérer accidentellement. C’est aussi vrai pour les séniors afin de leur éviter les confusions médicamenteuses.

Rapporter ses MNU, permet qu’ils soient détruits dans un circuit sécurisé, sous responsabilité pharmaceutique, avant d’être incinérés dans le respect de l’environnement.

Mais pourquoi ne pas les jeter dans nos poubelles qui elles aussi sont incinérées ?

Parce que 20 à 25 % des ordures ménagères en France sont encore enfouies et vos médicaments pourraient polluer les sols et les eaux. Ne les videz surtout pas non plus dans les toilettes ou les éviers, pour éviter de les retrouver dans nos stations d’épuration qui ne sont pas prévues pour traiter ce type de produits.

Que pourrait-on faire pour améliorer le tri au sein du foyer pour mieux faire ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a de moins en moins de Médicaments Non Utilisés au sein des foyers. On achète aujourd’hui moins de médicaments en nombre de boîtes. Poursuivons dans cette démarche de réduction en consommant seulement ce dont on a besoin.

Le tri, c’est aussi avoir une armoire à pharmacie centralisée et sécurisée en évitant sa démultiplication (sac à mains, boite à gants, …). Bien gérée, il faut séparer les médicaments des enfants et des adultes. Tout cela permet d’identifier ce dont on n’a pas besoin.

Pourrait-on, selon vous, améliorer le bon usage du médicament ?

Il faut arriver à une chaîne vertueuse. Les fabricants doivent tendre à des conditionnements les plus adaptés à la moyenne générale de posologie (Dans 80 % des cas, c’est le bon dosage). Les médecins pourraient aussi prescrire en semaines et non plus en mois pour être plus précis. Enfin, le pharmacien peut s’assurer que le patient n’a pas déjà chez lui certains médicaments prescrits Il est fondamental de rappeler à la patientèle l’importance du respect de la posologie en l’invitant à suivre jusqu’au bout la thérapie indiquée.

Ensemble, nous arriverons à un bon usage du médicament. ■

L’association Cyclamed, créée en 1993, est un éco-organisme agréé par les pouvoirs publics. Elle collecte et valorise l’ensemble des Médicaments Non Utilisés, périmés ou non, à usage humain, qui sont rapportés dans toutes les pharmacies d’officine (hexagone et DROM-COM). Elle regroupe toute la profession pharmaceutique (industriels, grossistes-répartiteurs et pharmacies d’officine). Pour bien identifier un médicament d’un autre produit de santé, la réponse en un clic avec le moteur de recherche sur : www.cyclamed.org