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Mon espace santé : le carnet de santé numérique universel, souverain, public et sécurisé

Par Thomas Fatôme, Directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie

Accessible à tous, simple d’utilisation et hautement sécurisé, Mon espace santé vise à rendre les assurés pleinement acteurs de leur santé et à renforcer la coordination entre professionnels de santé pour améliorer leur prise en charge.

En l’espace de 3 ans, Mon espace santé est devenu le carnet de santé numérique de nombreux assurés : sur les 69 millions pour lesquels il a été ouvert, plus de 22 millions l’ont activé dont 800 000 nouveaux utilisateurs chaque mois. Grâce à Mon espace santé, Ils disposent des informations essentielles concernant leur santé en un seul endroit sécurisé : résultats d’examens biologiques, de radiologie, ordonnances, comptes rendus d’hospitalisation, etc…

Côté professionnels de santé, l’apport de Mon espace santé est aujourd’hui bien réel : les assurés peuvent partager l’ensemble de ces documents médicaux avec les professionnels de santé de leur choix en toute sécurité. A la clé : une prise en charge mieux coordonnée et plus efficace, moins d’actes ou examens redondants et des données centralisées et disponibles à tout moment.

Aujourd’hui, Mon espace santé constitue ainsi un outil indispensable au service des parcours de soins, en concrétisant l’ambition initiale du Dossier médical partagé (DMP) tout en parvenant à déployer les moyens nécessaires à sa réussite : mécanisme d’ouverture automatique pour tous (sauf opposition), interface améliorée et fonctionnalités enrichies (messagerie, agenda, catalogue de services…), accompagnés aussi par un investissement significatif pour équiper les professionnels de santé.

Grâce au « Ségur du numérique », programme de financement public inédit, l’interopérabilité des outils des professionnels de santé a connu des avancées fortes et le recours à Mon espace santé/au DMP s’impose comme une réalité dans leurs pratiques. Très concrètement, une large majorité de professionnels libéraux ainsi que des établissements de santé et médico-sociaux peuvent alimenter Mon espace santé de manière simple et systématique quel que soit leur logiciel métier. Aujourd’hui, ce sont plus de 120 000 professionnels de santé libéraux (dont plus de 70 000 médecins) et plus de 3900 établissements de santé qui alimentent chaque jour le DMP au sein de Mon espace santé. A la clé : 360 millions de documents intégrés chaque année par les différents offreurs de soins, soit plus d’un document de santé sur 2.

Mon espace santé présente par ailleurs d’autres atouts socles, majeurs : fiabilité, pérennité et souveraineté. Conçu pour rester accessible et disponible tout au long de la vie, il est à l’abri des aléas économiques. Porté par les pouvoirs publics, il repose sur un cadre légal clair et robuste permettant à chacun de garder le contrôle total sur ses données de santé tout en garantissant l’intégrité des informations, l’absence de publicité ou d’exploitation commerciale des données. De plus, les données de santé présentes dans Mon espace santé sont hébergées en France dans un environnement sécurisé et respectant toutes les normes en vigueur sur la protection des données et sous la surveillance de la CNIL. Par ailleurs, l’ensemble des contenus proposés sont validés scientifiquement et répondent aux recommandations de la HAS notamment.

Les conditions sont aujourd’hui réunies pour que Mon espace santé s’ancre dans les usages et soit un réflexe pour les patients comme les professionnels de santé. La feuille de route du numérique en santé 2023 – 2027 établie conjointement avec la délégation au numérique en santé du ministère, définit trois grandes priorités pour aller plus loin encore.

Tout d’abord, nous allons poursuivre nos travaux pour continuer à faire évoluer et enrichir les fonctionnalités de Mon espace santé. Notre ambition : répondre de la manière la plus personnalisée possible aux besoins de chaque patient. Cela passe notamment par la poursuite de la numérisation du carnet de santé de l’enfant (rappel des examens obligatoires, comptes rendus et certificats de santé), mais aussi l’enrichissement des informations de prévention en les adaptant à la situation de chaque utilisateur grâce aux données connues de l’Assurance Maladie (vaccination grippe, dépistages organisés du cancer, etc.).

La seconde priorité consiste à placer Mon espace santé au centre de l’offre de numérique en santé en référençant des applications pouvant échanger des données avec le service. Jusqu’à présent, Mon espace santé comportait un catalogue d’applications de santé, éditées par des acteurs publics ou privés, référencées sur la base de critères de sécurité, éthiques etc mais sans échange de données. Depuis cet été, une 1ère application référencée, permettant la mesure de son taux de glucose, peut alimenter régulièrement Mon espace santé avec des informations de suivi de leur diabète. Avec l’accord du patient, les professionnels qui le prennent en charge peuvent désormais accéder plus facilement à ces informations importantes le concernant.

Enfin, l’accompagnement de son déploiement sur le terrain sera poursuivi et accéléré afin que Mon espace santé s’installe toujours davantage comme un outil du quotidien des Français dans le suivi de leur santé (comme l’est devenue la carte Vitale) avec des objectifs ambitieux : atteindre 50 millions de comptes activés d’ici fin 2027, permettre l’accès de tous les professionnels à Mon espace santé (paramédicaux, PMI…), parvenir à un rythme de 400 millions de documents alimentés chaque année dans Mon espace santé.

Il apparaît aujourd’hui indispensable, pour la transformation, l’efficacité, la modernisation de notre système de santé, que l’ensemble des professionnels et établissements alimentent systématiquement Mon espace santé avec tous les documents médicaux produits au cours du parcours de soins des patients.

Nous sommes résolument attachés à une approche incitative mais l’investissement massif dans Mon espace santé et les outils des professionnels, en ville comme à l’hôpital, appelle aujourd’hui à la participation de tous, pour que ces nouveaux usages, vecteur majeur d’amélioration de la qualité des soins, soient pleinement intégrés dans les pratiques quotidiennes. C’est pourquoi l’Assurance Maladie a proposé, dans son rapport Charges et Produits pour 2026, la mise en place de dispositifs permettant de rendre obligatoire l’utilisation de ces outils.

Les objectifs fixés dans cette feuille de route collective ne sont pas seulement ceux de la puissance publique, mais engagent tous les acteurs du système de santé : professionnels, citoyens, établissements et entreprises.

Il faut saluer le développement de services numériques innovants et l’existence d’un écosystème très vivant dans le domaine de la santé, au bénéfice des patients comme des professionnels : thérapies numériques, outils de prise de RDV, applications d’accompagnement à la parentalité, de suivi de grossesse ou d’accompagnement journalier dans le suivi de sa pathologie chronique, etc.

L’ensemble de ces services, qu’ils émanent d’acteurs publics ou privés, complètent Mon espace santé, qui est le carnet de santé numérique de référence pour la gestion de ses données de santé. 

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