Print this page

EuroChem, un groupe engagé pour accélérer la production d’engrais minéraux décarbonés

Depuis plus de 25 ans, EuroChem est leader dans la production d’engrais minéraux au niveau international, avec une très forte présence industrielle en Europe. EuroChem Agro France et son équipe de 20 personnes est une des filiales de distribution du groupe EuroChem et approvisionne environ 15 % du marché en France sur son segment. Entretien avec son directeur général, David Guignard.

L’agriculture est confrontée à un triple défi : produire plus, produire mieux tout en respectant l’environnement. Comment EuroChem intègre-t-elle ces enjeux ?

A l’issue de la seconde guerre mondiale, l’objectif était de nourrir la population, grâce à la mécanisation comme avec l’utilisation d’intrants qui venaient compléter l’offre du sol ou d’engrais organiques. Cette ambition a permis à la France d’être un grand pays agricole exportateur. Une fois cet objectif atteint, le pays a connu une évolution sociétale impactant les domaines agricole et industriel, avec la prise en compte de critères environnementaux. Ce sujet, EuroChem l’a intégré il y a plus de 25 ans en développant, avec plusieurs partenaires, la gamme d’engrais ENTEC®. Elle est devenue la référence pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) au champ. Elle offre à l’agriculteur une solution agronomique, technique et économique.

Plus récemment, avec les plans européens de réduction d’empreinte carbone à l’horizon 2050, les engagements de réduction de gaz à effet de serre de la COP21, EuroChem a résolument pris un nouveau virage en intégrant dans ces process de fabrication ces objectifs de décarbonation.

Justement, quand on parle de fertilisants bas carbone à la production, de quoi s’agit-il ?

Ce sont des engrais conventionnels qu’utilisent déjà les agriculteurs mais qui sont produits de telle façon qu’ils ont une empreinte CO2 extrêmement faible, comparée à la moyenne européenne. Cela est rendu possible par notre process de fabrication et aux lourds investissements effectués au niveau des usines.

Comme dans votre usine d’Anvers ?

Exactement. En équipant ce site de catalyseurs, nous avons réduit de 80 % les émissions de GES. Nous avons également développé un process unique de production qui capture du carbone. Quant à notre empreinte carbone supply chain, elle est optimisée grâce à la proximité géographique de notre site d’Anvers avec les grands bassins de productions agricoles du Nord de la France. Le développement du fluvial étant l’une de nos priorités.

Ces efforts nous permettent de présenter une solution bas carbone produite directement sur site : Ammonitrate 27 Carbon Light®

Quels liens entretenez-vous avec les agriculteurs ? Comment les accompagnez-vous ?

Nous n’avons pas de liens directs avec les agriculteurs. Pour porter à leur connaissance notre savoir-faire, nous faisons appel aux coopératives et négoces agricoles et nous formons leurs techniciens agricoles sur nos produits. Ils vont ensuite les proposer aux agriculteurs en fonction des problématiques spécifiques de leurs exploitations.

Dans une stratégie de neutralité carbone à l’horizon 2050, quels sont les objectifs d’EuroChem à court et moyen termes ?

Nous voulons clairement nous inscrire dans les objectifs du plan européen de neutralité carbone à l’horizon 2050. L’idée est de faire en sorte que la totalité de l’usine d’Anvers soit neutre en bilan carbone avant 2050. Nous visons même un horizon à 2030-2035 pour cette neutralité carbone. Cela implique de nouveaux investissements dans des process de décarbonation.

Mais tout ça a un coût qu’il va bien falloir répercuter sur le prix de vente. C’est entendable ?

Difficilement aujourd’hui. La neutralité carbone est une politique européenne assez nouvelle. Il va donc falloir convaincre le consommateur européen à payer plus cher les différents produits pour répondre aux objectifs de réduction des GES. Nous sommes vraiment dans une période de transition où il faut qu’industriels agro-alimentaires et agriculteurs sachent que des solutions techniques existent. Une fois cela intégré, ils devront alors se tourner vers la grande distribution pour voir comment répercuter tous ces coûts dans la chaîne de valeur pour atteindre les objectifs français et européens de réduction de GES. La notion de filière est essentielle. Cela suppose que chaque maillon de la chaîne de la filière s’engage et puisse y trouver son intérêt, depuis le consommateur en passant par l’agriculteur jusqu’aux groupes agro-alimentaires et EuroChem qui produit les engrais et fournit les agriculteurs via ses distributeurs. 

161 K2_VIEWS