A Mamoudzou, devant les élus, Emmanuel Macron a promis le jeudi 19 décembre « une loi spéciale » pour la reconstruction de l’archipel « parce qu’on ne peut pas le faire avec les instruments » actuels. Une décision prise par le chef de l’Etat qui s’est imposée face à l’ampleur des dégâts. « On a su le faire pour organiser des Jeux olympiques (…) pour rebâtir Notre-Dame de Paris et donc on le fera pour rebâtir Mayotte » a-t-il assuré jugeant qu’il était dans ce cas précis nécessaire de pouvoir « déroger aux règles ».
Une loi spéciale avait été déjà adoptée par le Parlement en juillet 2019 pour permettre la reconstruction en cinq ans de la cathédrale de Paris dévastée par un violent incendie. Ce texte d’exception a permis au gouvernement, à travers la prise d’ordonnances, de déroger à certaines règles notamment en matière de marchés publics, d’environnement, de voirie, de transport et de protection du patrimoine. Un choix rendu nécessaire si l’on voulait tenir les délais imposés par le choix présidentiel. La loi permettait encore le versement de dons de particuliers, d’entreprises et de collectivités souhaitant participer au relèvement de la cathédrale tout en assurant aux particuliers un avantage fiscal spécifique.
Pour l’organisation des Jeux olympiques de Paris, une loi d’exception a également été votée le 26 mars 2018. Elle a permis l’accélération des chantiers liés aux infrastructures nécessaires au bon déroulement et à l’organisation des JO comme promises au CIO.
A Mayotte, le président a également évoqué la création d’un établissement public similaire à celui qui existe pour Notre-Dame. Il jouera le rôle « d’assembleur » pour la reconstruction de Mayotte.
Des mesures qui viennent compléter l’activation par le ministre des Outre-mer de « l’état de calamité naturelle exceptionnelle » qui doit « permettre une gestion plus rapide et efficace de la crise » et « faciliter la mise en place de mesures d’urgence » à Mayotte.
Emmanuel Macron n’a donné aucun calendrier pour la reconstruction mais son Premier ministre François Bayrou, interrogé par nos confrères de France 2 le 19 décembre, a pour sa part avancé le délai de « deux ans ». « J’espère qu’on y arrivera. C’est une tâche surhumaine, immense » a-t-il encore déclaré. ■