Entreprises et le Supérieur sont deux mondes qui se sont trop longtemps ignorés. Mais depuis plusieurs années, ils ont décidé d’unir leurs efforts et de faire un pas l’un vers l’autre. Une démarche qui s’est formalisée par la signature de ce pacte d’engagements pour le supérieur. L’objectif est, à la fois de mieux répondre aux attentes des entreprises en termes de compétences et par ailleurs de permettre une meilleure insertion professionnelle des étudiants. Le Secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, Thierry Mandon s’est d’ailleurs félicité de ce rapprochement « salutaire » entre les deux mondes lors d’une rencontre « Enseignants-chercheurs » à Polytechnique, deux jours avant la signature. Le pacte tourne autour de quatre thématiques fortes – International, valorisation des Docteurs, répondre aux besoins en compétences pour des emplois, innovation et 6 engagements concrets. Tandis que les entreprises qui exportent doivent faire face à un environnement nouveau et que les établissements supérieurs d’enseignement sont eux aussi entrés dans une compétition mondialisée des savoirs, les unes et les autres partagent en quelque sorte les mêmes enjeux. Et parce que « le poids des pays émergents, l’accès croissant des populations à l’éducation accentuent la nécessité de repenser de façon plus systémique l’attractivité de nos formations de haut niveau, tout autant que la complémentarité des stratégies », plus que jamais, en matière de développement international, « il est temps de chasser en meute » lit-on dans l’explication du premier engagement qui consiste à la proposition du Medef international d’associer les présidents d’universités et les directeurs d’écoles aux délégations d’entreprises dans tous les voyages internationaux et rencontres de haut niveau qu’il organise tout au long de l’année. Engagement n°2 : mettre en relation les Docteurs et les entreprises à travers le portail de présentation MyDocPro.org lancé en février 2015 à l’initiative conjointe de l’Association Bernard Gregory et la conférence des Présidents d’Universités qui permet aux docteurs de se présenter et aux entreprises d’exprimer les compétences qu’elles recherchent. L’engagement n°3 prévoit de doubler le nombre d’écoles doctorales labellisées « Parcours compétences pour l’entreprise ». Expérimenté dans 9 établissements de 2011 à 2013, ce parcours sur un an (70 heures de formation théorique et 30 heures d’expérience en entreprise) conçu pour les doctorants de toutes disciplines par la conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs en accord avec le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement et de la recherche, poursuit un double but, nous explique-t-on, « rassurer les entreprises quant à l’adaptation des docteurs en entreprise et transmettre aux doctorants une assurance et un savoir-faire en leur donnant une expérience complémentaire qui puisse favoriser l’intégration dans ce milieu ». Alors que l’on recense annuellement environ 300 000 diplômes de grade master, on ne recense que 200 000 diplômes professionnalisants courts, l’engagement n°4 prévoit le lancement d’un appel à projets pour l’élaboration de certifications et de diplômes répondant à des besoins en recrutement d’emplois de niveau intermédiaire. Les signataires, ayant pu constater que trop peu de PME/PMI s’engagent dans les chaires de recherche, ont décidé d’accompagner la création de 3 chaires de recherche partenariale université/grandes écoles/PME (engagement n°5). Autre voie de coopération entre enseignement supérieur et entreprises largement développée ces dernières années, la sensibilisation des étudiants à l’entrepreneuriat et à la création des start up par des étudiants au sein des incubateurs d’établissements et du réseau pépite. Pour aller encore plus loin, le Pacte propose d’accompagner la création de 3 start up insiders créées à partir de projets de start up d’étudiants.

Pour la présidente de la Commission Education, Formation, Insertion du Medef, Florence Poivey, ce pacte « fixe des objectifs concrets, raisonnables ». Le patron des patrons, Pierre Gattaz s’est pour sa part félicité de « cette volonté d’engagement forte qui se manifeste par ce pacte » dont la mise en œuvre et les résultats seront mesurés lors de la prochaine Université d’été en 2016.