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La France sans tabac

Le plan antitabac du gouvernement acte une hausse du prix des paquets de cigarettes, l’élargissement des espaces sans tabac et l’interdiction des puffs.

Parce que la hausse du prix du tabac est « bien la mesure la plus efficace contre le tabac, selon l’OMS et toutes les études indépendantes », le ministre de la santé et de la prévention d’alors Aurélien Rousseau annonçait, lors de la présentation du plan antitabac du gouvernement, que le prix du paquet de cigarettes allait augmenter progressivement pour atteindre 12 euros en 2025 et même 13 euros en 2026. Or, les 12 euros ont déjà été atteints dans certains bureaux de tabacs en ce début d’année expliquait sur Sud radio Philippe Coy, président de la confédération nationale des buralistes qui a constaté que « le prix frise les 12,5 euros », tout simplement parce que « chaque fabricant décide du prix sur le territoire français. Des mouvements marketing ont fait que les prix ont augmenté au 1er janvier de 0,50 à 1 euro ». « Pour nous, buralistes, c’est complètement insupportable. Nous demandons en urgence un moratoire sur les prix. La France a une politique de santé offensive, et on ne peut que la respecter. Mais au sein de l’Union Européenne, les politiques ne sont pas les mêmes. La fiscalité est libre au sein des Etats de l’Union, et vous voyez bien les écarts : 5,5 euros en Espagne et 12,5 euros en France pour la marque la plus vendue » s’est désolé Philippe Coy. « C’est le cas à peu près partout aux frontières entre la France et les pays de l’Union Européenne. Nous ne pouvons plus continuer sur cette voie. La santé publique doit avoir plus de prévention, d’éducation. Nous demandons le renforcement des contrôles. 650 tonnes ont été saisis l’année dernière. Il y a quelques jours, une usine clandestine a été démantelée près de Toulouse. Cela montre bien que le prix n’est pas la solution » a-t-il conclu.

Au-delà des hausses annoncées, d’autres mesures sont alignées dans le plan gouvernemental comme l’interdiction des puffs, « une aberration de santé tant publique qu’environnementale » indiquait le ministre de la Santé et de la Prévention. Très apprécié des jeunes, ce dispositif est considéré par beaucoup comme un moyen d’inciter les jeunes à fumer. L’interdiction de la vente de ces produits du vapotage jetables (puffs) devait se faire via l’adoption d’une « proposition de loi transpartisane ».

Les espaces sans tabac vont également croître. Créés à l’initiative des communes, ces espaces sans tabac - il en existe déjà plus de 7200 disséminés dans plus de 73 départements – vont être généralisés à toutes les plages, parcs publics, forêts et aux abords de certains lieux publics, notamment les établissements scolaires. « Nous renversons aujourd’hui la responsabilité et fixons ce principe qui devient la règle » précisait alors le ministre.

Est également confirmé par le plan anti-tabac l’instauration du paquet neutre, sans logo de marque pour tous les produits du tabac et du vapotage, histoire de rendre le tabac moins attractif.

L’accompagnement des fumeurs vers l’arrêt du tabac sera également renforcé avec la mise en place d’un nouveau dispositif « Mon bilan prévention » instauré aux étapes clés de la vie. Enfin, les différents acteurs de l’économie du tabac, notamment les buralistes, seront accompagnés « dans une nécessaire transition pour transformer leur métier »

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