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La qualité des infrastructures jugée décevante par les Français

L’enquête annuelle d’Ipsos, Global Infrastructure Index révèle le jugement sévère des Français sur les infrastructures liées à la transition énergétique du pays.

Doit-on vraiment s’étonner des résultats de cette enquête ? Si les Français sont râleurs de réputation, ils ont parfois de bonnes raisons de pester. Il y a deux ans seulement, nos compatriotes se déclaraient satisfaits à 51 % de la qualité des infrastructures du pays. Ils ne sont plus que 38 % en 2023.

L’enquête annuelle d’Ipsos, Global Infrastructure Index qui fait un tour d’horizon de plusieurs secteurs laisse entendre qu’un certain nombre mériterait quelques investissements : réseaux ferroviaires, routes, aéroports, bornes de recharge pour les voitures électriques, éolien… Les Français sont surtout critiques sur des sujets très actuels. Ils ne sont par exemple que 41 % à se déclarer satisfaits des infrastructures liées aux énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire. La chute est vertigineuse lorsqu’il s’agit d’évoquer les bornes de recharge des voitures électriques : les Français ne sont plus que 28 % à se dire satisfaits (32 % dans le monde). « Le réseau de bornes de recharge dans l’Hexagone est très insatisfaisant pour les Français » précise dans le Figaro Thierry Lalande, le directeur automobile et mobilité Ipsos France. Un manque de disponibilité mais aussi « la complexité d’utilisation » et « la thématique du financement » qui pourraient ainsi expliquer selon lui qu’ils sont encore « peu à se convertir au véhicule électrique ». Les résultats de l’enquête montrent clairement que la transition énergétique et écologique se fait aussi dans les esprits : ils sont 61 % des Français à trouver que nos infrastructures ne sont pas à la hauteur des défis climatiques (59 % dans le monde) et 57 % que leur développement va trop lentement (60 % dans le monde). Les Français sont ainsi 51 % à estimer qu’investir dans ce type d’infrastructures « représente une importante contribution dans la lutte contre le changement climatique ». Pour nos compatriotes le solaire (38 %) comme l’approvisionnement en eau (38 %) doivent être des sources « prioritaires » d’investissement avant les moyens de défense contre les inondations (37 %) et le nucléaire (30 %).

Mais on peut se réjouir du taux de satisfaction de nos compatriotes dans d’autres secteurs comme les transports et les moyens de télécommunication. Le niveau de satisfaction monte même d’une année sur l’autre. Selon Ipsos 64 % des Français se disent contents des infrastructures de télécommunication ; ils étaient 50 % en 2021. Une hausse du taux de satisfaction qui peut s’expliquer par les investissements réalisés notamment dans l’installation de la fibre optique partout dans le pays. Même orientation positive lorsqu’il s’agit de parler du réseau ferré (52 % contre 41 %) ou du réseau routier secondaire (50 % contre 44 %). Côté transport aérien, les Français se disent satisfaits de leurs infrastructures aéroportuaires même si cela n’augmente que très modestement (67 % contre 66 % en 2021). 


Toujours plus de bornes électriques
Le gouvernement par la voix de son ministre des transports, Clément Beaune a assuré fin octobre passer à « la vitesse supérieure » sur la voiture électrique avec une enveloppe « de 200 millions d’euros supplémentaires pour accélérer le déploiement des bornes ». Si la France s’affiche comme le deuxième pays le mieux équipé, derrière les Pays-Bas et devant l’Allemagne, avec 110 000 bornes publiques installées, seulement 10 % de ces bornes le sont à recharge rapide, surtout sur des aires d’autoroute. Or, la rapidité de charge est l’une des clés de la conversion des Français à la voiture électrique. Alors que le président de la République a fixé un objectif de 400 000 bornes publiques d’ici 2030, l’enveloppe de 200 millions d’e permettra de « soutenir le développement des bornes de recharges rapides » et leur installation dans « trois domaines particuliers : le résidentiel collectif, les bornes en voiries, et les recharges pour les poids lourds » explique-t-on au cabinet du ministre. D’autres mesures sont également prévues comme la revalorisation du bonus écologique accordé aux plus modestes pour acheter un véhicule électrique, l’augmentation du crédit d’impôt pour installer une borne à domicile qui passera de 300 à 500 euros, le leasing social ou la simplification du rétrofit [rénovation d’équipements].

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