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Immigration : 53 % des Français estiment qu’elle a un impact économique négatif

Depuis trois ans l’Union européenne peaufine son pacte sur la migration et l’asile. Mais l’actualité à Lampedusa pourrait venir bouleverser un échafaudage déjà fragile. Et les élections européennes qui se profilent ne vont pas aider à apaiser le débat. Le think-tank Confrontations Europe a donc sollicité l’institut Viavoice pour interroger les populations européennes sur les flux migratoires en Europe*.

Si les Européens se disent largement favorables à la libre circulation des citoyens européens au sein des 27 pays de l’Union, soit les personnes ayant la nationalité d’un état membre de l’Union européenne, ils se montrent beaucoup plus réservés lorsqu’il s’agit d’appréhender le niveau de l’immigration légale dans leur pays. En France, 71 % des personnes interrogées la jugent trop importante. Ils sont 74 % en Allemagne et 73 % en Italie. Pour l’institut de sondage, cette perception est faussée par « une importante méconnaissance de la réalité des flux migratoires en Europe (surestimation de l’immigration légale, méconnaissance des motifs de demande de visa…) qui favorisent la représentation d’une immigration très pauvre et difficilement intégrable ».

Par rapport aux autres pays européens chaque tranche de population nationale estime que son pays a accueilli trop d’immigrés en 2022 comme la Grèce (75 %), l’Italie (65 %), l’Allemagne (62 %) et 45 % pour la France.

Pour une majorité des personnes interrogées, le motif principal des demandeurs de visas en Europe est une demande d’asile, pourtant le rapprochement familial est la principale raison évoquée par les demandeurs de visas en Europe.

Globalement, cette immigration est perçue comme un atout. Pour l’ensemble des pays interrogés, le principal avantage est celui de l’apport de main d’œuvre pour les métiers non qualifiés (45 %). Ils la perçoivent aussi comme une réponse à la baisse démographique dans des pays vieillissants (31 %).

Un atout certain mais qui ne va pas sans difficultés. Sur l’ensemble des pays interrogés, les principaux défis liés à l’immigration en Union européenne sont les différences culturelles (religion, mœurs…) des populations immigrées dans la culture européenne (29 %), la délinquance supposée des populations immigrées (28 %) et leur manque de volonté d’intégration (25 %).

A signaler encore, la perception de l’impact économique de l’immigration sur le pays est assez majoritairement négative : France (53 %), Belgique (47 %) et Suède (46 %), Allemagne (45 %).

Enfin, les différentes opinions européennes divergent sur les politiques migratoires les plus efficaces à l’avenir : les moins favorables à l’immigration souhaitent d’abord un meilleur contrôle aux frontières quand les autres pays donnent la priorité à une meilleure intégration et une répartition chiffrée entre pays européens souligne le sondage. 


*L’opinion des Européens sur l’immigration. Sondage par internet d’échantillons représentatifs des habitants âgés de 18 ans et plus dans 10 pays de l’UE (France, Espagne, Italie, Allemagne, Pologne, Belgique, Hongrie, Suède, Roumanie, Grèce) du 28 août au 5 septembre 2023. La représentativité a été assurée par la mise en place de quotas sur le sexe, l’âge, la profession/niveau de revenus et la région d’habitation des répondants.

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