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Attaque contre Israël : condamnation, soutien ou apaisement

Après l’attaque du Hamas contre l’Etat hébreu, le monde a réagi. Si de nombreux pays ont condamné l’action terroriste, une poignée de pays a apporté son soutien au groupe terroriste et d’autres ont affiché une position plus ambigüe.

Le 7 octobre, l’Etat Hébreu est violemment attaqué sur son territoire après l’intrusion depuis la bande de Gaza de milliers de combattants du Hamas frappant les Israéliens au hasard. Passée la sidération, le monde s’est réveillé et s’est positionné face à l’attaque tandis que l’état hébreu ripostait.

Aux premières heures de l’agression et dès la connaissance de tueries, un grand nombre de pays ont clairement affiché leur soutien à Israël en condamnant « fermement » les violences, Europe et Etats-Unis en tête. Mais ailleurs dans le monde, les réactions ont été parfois plus ambigües renvoyant dos à dos les deux belligérants, voire même justifiant l’action terroriste du Hamas dont les combattants sont présentés comme des « résistants » contre le colonisation israélienne. Sans surprise, l’Iran qui finance et soutient depuis toujours le Hamas s’est clairement prononcé en sa faveur. « L’Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne » a déclaré dimanche 8 octobre le président iranien. Ebrahim Raïssien a encouragé « les gouvernements musulmans » à faire de même. L’Iran est d’ailleurs soupçonné d’avoir apporté une aide logistique et militaire au Hamas pour cette attaque d’ampleur, ce que dément la république islamique. Autre soutien, celui de l’Algérie qui a reconnu aux Palestiniens le droit de riposter à « l’occupation sioniste ». « L’Algérie suit avec une profonde inquiétude l’escalade des agressions sionistes barbares contre la bande de Gaza, qui ont coûté la vie à des dizaines d’innocents enfants du peuple palestinien, tombés en martyrs » poursuit un communiqué officiel du ministère des affaires étrangères algérien. La Tunisie qui a exprimé un « soutien total et inconditionnel au peuple palestinien » pointe pour sa part la responsabilité d’Israël dans ce conflit en dénonçant « une occupation sioniste ».

D’autres pays se sont montrés moins catégoriques en adoptant des positions alambiquées comme l’Egypte qui est le premier pays à avoir normalisé ses relations avec l’Etat hébreu en 1979. Sans condamner formellement le Hamas, l’Egypte redoutant de « graves conséquences » en cas de poursuite du conflit a appelé les deux parties à la désescalade et à la retenue pour éviter « d’exposer les civils à plus de danger ».

Le Bahreïn et les Emirats arabes unis ont dénoncé les prises d’otages de civils. Pour « éviter une confrontation régionale plus large », les EAU plaident pour une intensification des négociations diplomatiques tout en pointant « les tentatives violentes visant à faire dérailler les efforts régionaux en cours en faveur du dialogue ». Rappelons que le Bahreïn et les Emirats arabes unis avaient normalisé leurs relations avec Israël en 2020 avec les accords d’Abraham. Au Maroc qui a établi des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, le roi a appelé à « un arrêt immédiat de tous les actes de violence et à un retour à l’apaisement, tout en évitant toutes les formes d’escalade pouvant saper les chances de la paix dans la région ». Alors que l’Arabie saoudite avait entamé récemment des discussions avec Israël, l’attaque du Hamas a jeté un froid. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a appelé à un « arrêt immédiat des violences entre Israéliens et Palestiniens ». « Nous suivons les événements sans précédent entre des factions palestiniennes et les forces d’occupation israéliennes ayant conduit à un haut niveau de violence sur plusieurs fronts » a-t-il encore ajouté.

La Turquie joue l’entre-deux. S’il condamne la mort de civils, le président Erdogan commande à « toutes les parties à agir avec retenue » et à « s’abstenir d’actions impulsives qui augmenteraient les tensions ».

La mort de civils est encore déplorée par la Chine qui sans condamner formellement l’attaque du Hamas (peut-être pour ne pas s’aligner sur le position américaine) s’est déclarée « profondément préoccupée » par l’escalade des violences tout en mettant en garde contre « toute action susceptible d’étendre le conflit et de compromettre la stabilité régionale ».

Enfin, la Russie a appelé « au cessez-le-feu immédiat » tout en se félicitant sans doute secrètement que ce conflit permette de détourner les regards de la guerre russo-ukrainien. 

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