Quel est le rôle des collectivités territoriales en matière de prévention des cancers et comment a-t-il été pris en compte dans la stratégie décennale ?

C’est un rôle qui reste à construire même si certaines d’entre elles se sont déjà largement investies en matière de prévention primaire. L’objectif est d’appliquer le principe suivant : la santé dans toutes les politiques. Cela signifie que la promotion de la santé et la prévention du cancer soient pris en compte dans les politiques publiques dont les collectivités ont la charge, par exemple : aménagement des territoires, transports, achat public, éducation, sport, environnement, action sociale. La stratégie décennale vise donc à les mobiliser et à les aider à mettre en place des actions très concrètes et efficaces pour agir en faveur de la santé. Impliquer toutes les collectivités c’est permettre de toucher un large public, de leurs administrés à leurs employés.

Comment le club des collectivités les y aide-t-il ?

Le club permet à toutes les collectivités quelle que soit leur taille d’échanger entre elles et avec des chercheurs grâce à des colloques, des réunions plénières des ateliers thématiques…sur les bonnes pratiques, les actions, et d’identifier des clés de réussite ou au contraire des facteurs d’échecs. Ce club leur permet aussi de bénéficier des enseignements de la recherche et de l’expertise. Certaines collectivités comme Saint Etienne ou la Région Sud ont adopté des démarches déjà assez structurées, mais la stratégie décennale a l’ambition d’amorcer une approche systématique afin de sensibiliser celles qui ne le sont pas encore et que chaque collectivité puisse devenir son relai sur le terrain.

Quel accompagnement propose l’Institut national du cancer ?

L’INCa met à disposition ses ressources et son expertise. Nous intervenons pour les aider, notamment en construisant des outils spécifiques comme un livret sur l’aménagement urbain. Nous avons notamment lancé un appel à projet « zero exposition à l’école » afin que des associations puissent accompagner les collectivités lors des rénovations ou des aménagements autour des écoles. Il a pour objet d’identifier tout ce qu’il est possible de faire pour réduire toutes les expositions, éliminer les perturbateurs endocriniens dans les matériaux, créer des zones sans tabac, sans publicités pour l’alcool etc…

Tout ce que nous développons en prévention primaire ainsi que l’information sur le dépistage, l’expertise sanitaire sont mis gratuitement à la disposition des collectivités.

Quels sont les enjeux et les perspectives du Club ?

Le club est un moyen à la fois de partager et de capitaliser mais aussi d’accompagner les initiatives par un appui personnalisé. Car chaque collectivité pourra, grâce à lui, identifier ses besoins, évaluer le budget et développer ses propres outils d’action. Finalement accepter l’objectif de la stratégie décennale est assez consensuel. L’enjeu est donc de la rendre concrète au travers d’actions ciblées bénéficiant directement aux administrés. ■

Agence d’expertise sanitaire et scientifique publique, l’Institut national du cancer a été créé par la loi de santé publique du 9 août 2004. Il conduit l’élan national pour réduire le nombre de cancers et leur impact dans notre pays. Pour cela, l’Institut fédère et coordonne les acteurs de la lutte contre les cancers dans les domaines de la prévention, des dépistages, des soins, de la recherche et de l’innovation. Porteur d’une vision intégrée des dimensions sanitaire, médicale, scientifique, sociale et économique liées aux pathologies cancéreuses, il met son action au service de l’ensemble des concitoyens : patients, proches, aidants, usagers du système de santé, population générale, professionnels de santé, chercheurs et décideurs. L’Institut assure la mise en œuvre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers.