Print this page

Kiosque N°1018

Une sélection d’ouvrages à la Une de l’actualité.

Bon anniversaire le routard !
Le célèbre guide fête cette année son cinquantième anniversaire. La route a été longue, parsemée d’embuches depuis le premier récit de l’étudiant en commerce Philippe Gloaguen, de retour d’Inde mais le succès ne s’est jamais démenti. Edité par Hachette depuis 1973, entre 2 et 2,5 millions d’exemplaires du Routard sont vendus chaque année. En 50 années d’existence, ce ne sont pas moins de 55 millions de guides qui ont été écoulés. « Le secret du Routard, c’est une fidélisation des premiers clients avec chaque année l’arrivée d’une clientèle de jeunes » raconte l’homme au sac à dos. « Le Routard a évolué parce que la clientèle a évolué. Le jeune étudiant est devenu cadre, a des enfants... de l’auberge de jeunesse il est passé à l’hôtel de charme... de l’autostop il est passé à la voiture de location ». Philippe Gloaguen est aujourd’hui à la tête d’une entreprise florissante : il est le propriétaire de la marque Routard, avec un catalogue de 150 titres. Le chiffre d’affaires 2023 du Routard est estimé à 26 millions d’euros. Si l’arrivée d’Internet a pu lui faire de la concurrence, Philippe Gloaguen n’est pas inquiet – « Internet est presque une bénédiction, plus aucun titre concurrent n’ose s’aventurer dans l’édition » s’amuse-t-il. Et puis, « Le Routard par rapport à Internet, c’est d’abord la sincérité et l’honnêteté » de ses guides et surtout de ses auteurs. La crise covid ne l’a pas épargné non plus avec des ventes qui ont chuté de 85 %. Mais le chef d’entreprise toujours aussi passionné avance, se diversifie en nouant des partenariats avec les campings Huttopia ou les centres commerciaux E. Leclerc, publie de Beaux Livres, des éditions spéciales, sans oublier les rééditions et le trimestriel « Routard magazine ». Voilà bien des sources de découvertes supplémentaires. Le Routard n’en a pas fini de marcher et nous avec. 
A l’occasion de ses 50 ans, le Guide du Routard a publié « Les 50 voyages à faire dans sa vie avec Le Routard », aux éditions Hachette. 360 pages.

 

Première ministre
Alors que l’on parle de plus en plus de remaniement, la personne d’Elisabeth Borne suscite toujours autant d’interrogations. Qui est-elle ? La journaliste Bérengère Bonte s’est plongée dans la vie et la carrière de cette ingénieure « X-Ponts ». Mais lorsque l’on s’intéresse d’un peu trop près à une femme « secrète », forcément ça peut déplaire. C’est ce qui s’est passé. L’éditeur a été assigné en justice par la première ministre qui souhaite voir dans « toute nouvelle édition ou réimpression » expurgés certains passages concernant sa santé, sa vie privée et familiale et les rumeurs d’homosexualité « Ces sujets, je les explore parce que c’est elle qui les met sur la table [… ] Je le fais pour éclairer, parce que ça a un sens politique » se défend la journaliste. Le verdict devait être rendu fin juin. En attendant le livre est toujours dans les bonnes librairies. 
Elisabeth Borne, la secrète - Bérengère Bonte - L’Archipel - 240 pages

 

Boit sans soif
En 1940, la France est vaincue. L’occupant règne en maître, impose ses règles et pille le pays. Le vin n’y échappe pas, le très bon comme le moins bon. Les nazis sont de grands buveurs et les proches d’Hitler comme le maréchal Göring vident les caves françaises. Dans les régions viticoles des « Weinführer » sont chargés d’organiser les transports du précieux nectar vers l’Allemagne. En France, le vin coule à flot pour l’occupant. Les autorités de Vichy laissent faire. Et parce que les Allemands payent au prix fort leur pillage (avec l’argent français), les négociants et les Maisons de vins encaissent. A la Libération, peu seront poursuivis et condamnés. Avec « Le vin des nazis » de Christophe Lucand, professeur agrégé, on s’enivre de cette histoire quelque peu oubliée. Un livre pour mieux comprendre qui boit et comment pendant l’Occupation. 
Le vin des nazis - Comment les caves françaises ont été pillées sous l’occupation - Christophe Lucand - Grasset - 350 pages

 

Histoires secrètes
L’historien Philippe Delorme aime bien les petites histoires qui font la grande, ses mystères et ses énigmes. Dans son dernier livre, l’auteur nous propose 125 curiosités historiques qui raviront les amateurs. Avec de courts récits classés par ordre chronologique, on est transporté à travers le monde et l’histoire, de l’Antiquité à nos jours, de l’île aux Faisans à Benoît XIII en passant par le comptoir français de Cheik-Saïd et la défense des Poldèves… Passionnant et amusant. Il manque toutefois une histoire insondable qui n’est pas abordée ici par Philippe Delorme : celle de la succession du roi d’Araucanie et de Patagonie. Avec ses intrigues, ses coups bas, trahisons et déceptions, elle aurait pourtant trouvé sa place dans ces pages. Une prochaine fois peut être ? 
Le vrai docteur Frankenstein et autres secrets de l’Histoire - 125 mystères et énigmes - Philippe Delorme – Le Cerf - 256 pages

 

Colère
On connaît Philippe Pascot pour ses dénonciations des avantages présumés des hommes politiques dans une série d’ouvrages aux titres évocateurs (Délits d’élus, Du Goudron et des Plumes, Pilleurs d’Etat, Allez presque tous vous faire, Pilleurs de vies et Mensonges d’Etat). Dans « Le pouvoir du pire », l’ancien maire adjoint d’Evry sous le mandat de Manuel Valls en remet une couche « pour ouvrir les yeux à tous ceux qui ont les oreilles bouchées ». L’auteur n’y va pas avec le dos de la cuiller pour pointer les errements de nos élus et de l’administration pas avares d’idées « pour nous asservir et nous entraîner peu à peu dans un monde de soumission massive ». Rien que ça. De la suppression du ticket de caisse, de métro à la taxation des deux roues en passant par l’école, la justice, le wokisme… Tout est passé au crible d’un Xavier Pascot en colère. Non sans raisons. 
Le pouvoir du pire - Philippe Pascot - Préface judicieuse de David Koubbi – Max Milo éditions – 320 pages

 

578 K2_VIEWS