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Les effets de l’inflation sur les Français

La hausse des prix a un impact sur la santé physique et mentale des Français.

L’anxiété financière générale par la crise du « pouvoir d’achat » n’est pas qu’un sentiment irrationnel mais bien le fruit d’une dégradation réelle du niveau de vie qui n’est pas, chez les Français les plus modestes, sans conséquences graves sur leur corps (ex : déficit d’alimentation) comme sur leur esprit (ex : dépression). C’est le constat dressé par l’Ifop et MonPetitForfait, comparateur de forfaits mobiles et d’offres smartphones à l’occasion de l’application de la mesure de « pouvoir d’achat » visant à limiter les dépenses contraintes des ménages en leur permettant de résilier leurs abonnements « en 3 clics ».

L’inflation a un effet notable sur l’alimentation et l’activité physique, révèle le sondage. La proportion de Français qui ont réduit leurs dépenses alimentaires pour des raisons financières ces douze derniers mois a doublé en une quinzaine d’années, passant de 29 % en 2007 à 58 % en 2023. Et par manque d’argent, une proportion croissante de Français en vient à « sauter des repas » régulièrement ou occasionnellement (51 %). Les dépenses relatives à leur bien-être et à leur apparence physique sont aussi rognées en priorité. Ainsi par exemple, le premier abonnement résilié par les Français serait celui à la salle de sport (40 %). De même, une proportion croissante de Français admet qui leur arrive de renoncer à aller chez le coiffeur (69 %, + 3 points depuis juin 2022). Enfin, note l’Ifop, le nombre de Français qui ont eu tendance à reporter certaines dépenses de santé ces 12 derniers mois reste, certes minoritaire, mais il est quasiment deux fois plus élevé aujourd’hui (41 % en mai 2023) qu’il y a une quinzaine d’années lors de la dernière grande crise inflationniste (25 % en 2007).

Un impact sur la santé physique mais aussi sur les esprits. Plus d’un Français sur deux (56 %) admet rencontrer actuellement des difficultés à vivre avec les revenus de leur foyer, soit une proportion en hausse significative par rapport à janvier 2023 (49 %). Et ce sont les Français qui ont de grosses difficultés financières qui affichent les troubles anxiodépressifs les plus répandus tels que l’anxiété (54 %) ou la dépression (31 %). Au 10 du mois, c’est-à-dire après le prélèvement des dépenses « contraintes » sur les comptes bancaires, 31 % des Français se retrouvent avec un « reste à vivre » de moins de 100 e sur leur compte en banque. Et cette proportion explose chez les personnes les plus en détresse psychologique : 47 % des personnes souffrant de pensées suicidaires disposent en générale de moins de 100 e le 10 du mois. « Il est évident que les restrictions de niveau de vie imposées par cette crise du pouvoir d’achat agissent fortement sur la santé mentale des plus vulnérables, sans doute parce que l’incapacité à accéder à certains standards de consommation génère un sentiment de déclassement qui contribue à dégrader l’image que les personnes se font d’elles-mêmes » explique François Kraus de l’Ifop.

Dans ce contexte, l’action du gouvernement contre l’inflation est jugée sévèrement même si nombre de Français souhaitent saisir les opportunités législatives leur permettant d’alléger leurs charges. Ils sont 73 % à juger que le gouvernement d’Elisabeth Borne n’en fait pas assez pour lutter contre la hausse des prix. 


*Etude Ifop pour MonPetitForfait réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 5 au 9 mai 2023 auprès d’un échantillon de 1 525 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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