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Chrétiens d’Orient : la Grand’messe de François Fillon

François Fillon en appelle à une mobilisation mondiale pour sauver les Chrétiens d'Orient L’ancien Premier ministre François Fillon a réuni le 23 juin dernier au Cirque d’Hiver plus d’un millier de personnes pour soutenir la cause des Chrétiens d’Orient. Avec lui des parlementaires, des responsables associatifs et des religieux. Une soirée de témoignages et de soutien en faveur de ces chrétiens persécutés et massacrés en Orient par l’Etat islamique.

 

“Acinq heures de Paris, on tue, on torture, on vend des femmes sur les marchés, on brûle des bibliothèques, on détruit des églises […] Hommes, femmes, enfants prennent la route de l’exode, sur les places publiques gisent les corps des insoumis autour desquels les adolescents sont invités à jouer au djihad” lance l’ancien Premier ministre aux milliers de personnes venues au Cirque d’Hiver répondre à son appel. Le silence se fait sur les gradins pour écouter religieusement François Fillon. « De quoi sont-ils coupables tous ces innocents, sommés de se parjurer, de fuir ou de mourir ? Ils ne sont coupables de rien, simplement d’être chrétiens et fidèles à leur foi ! ».

Après plusieurs déplacements en Irak, François Fillon qui a rencontré ces chrétiens, eux qui les aident avec courage et abnégation, en est revenu avec la conviction que la France, l’Europe, le monde, ne pouvait et ne devait pas les abandonner. « Dans ce cortège de détresse, j’ai vu une réalité que nous ne pouvons pas taire, une vérité que la France n’a pas le droit de refouler au nom de je ne sais quelle mauvaise conscience qui n’a pas lieu d’être. Cette vérité, c’est que les chrétiens sont les premières cibles d’une épuration culturelle, spirituelle et humaine ». Les mots de l’ancien Premier ministre sont sans concession. Fermement, il appelle à « changer de stratégie » en Orient et à « enrôler le monde contre une barbarie qui le menace ». Pour l’ancien Premier ministre, le choix français qui consiste à privilégier le dialogue avec les seuls Etats sunnites « prive la France de toute véritable influence » assure-t-il. « Le temps n’est pas à choisir nos alliés en fonction de nos intérêts commerciaux ou de notreconception idéale de la démocratie » clame haut et fort un François Fillon ovationné. « Ne pas associer l’Iran et la Russie, poursuit-il, c’est se priver de toutes possibilités de résoudre cette crise car leur influence sur les mouvements chiites et sur l’évolution du régime de Damas est cruciale ». Le journaliste du Figaro, Georges Malbrunot n’est pas loin de penser la même chose quand il explique à la tribune qu’il faut « empêcher un effondrement du régime syrien et envoyer des casques bleus pour empêcher les tueries en Syrie. Les chrétiens syriens se sentent abandonnés par la France compte tenu des prises de position de la France depuis 2011 et se tournent davantage vers la Russie ». Pour François Fillon, ce sont d’abord aux premiers concernés par cette crise et ces crimes, les pays du Proche-Orient à s’engager. Ils sont les seuls à pouvoir combattre sur le terrain, au sol les djihadistes, « sans provoquer cette réaction antioccidentale sur laquelle misent justement nos ennemis ». Or, déplore l’ancien Premier ministre, si certains le font, « la plupart sont sur leurs gardes et maintiennent plusieurs fers au feu ». Mais François Fillon, prenant au fil de son discours des accents de plus en plus politiques voit plus loin et aspire même à un règlement du conflit israélo-palestinien, sans quoi « on ne pourra totalement éteindre cette poudrière ».

Un appel à changer de stratégie

A la veille du Sommet européen du 25 juin, François Fillon en a profité pour appeler le Président de la République, François Hollande, la chancelière allemande, Angela Merkel, le Président du Conseil italien, Matteo Renzi et tous ceux qui gouvernent l’Union européenne à prendre leurs responsabilités : « Expliquez la situation à vos opinions publiques, ne vous perdez pas en arguties juridiques, mettez l’Europe en ordre de marche face à l’une des plus grandes catastrophes humanitaires qui se déroule à ses portes ».

Beaucoup d’élus présents

Dans la salle, la salle conquise applaudit. Dans les premiers rangs, les politiques acquiescent avant de se succéder les uns après les autres à la tribune. Pour beaucoup, dont jusque-là on n’avait pas entendu le son de leur voix pour défendre les chrétiens d’Orient, l’important est d’apparaître et /ou d’être cités. La soirée de soutien est aussi, même si l’on s’en défend, une soirée politique. Le public n’est pas totalement dupe, les responsables d’associations comme les religieux non plus. A plusieurs reprises, l’émotion a pris le pas sur toutes les considérations politiciennes lorsque s’est fait entendre le témoignage de ceux qui sont au contact de ces chrétiens martyrisés. Jusqu’à la dernière prise de parole de soeur Marie Keyrouz qui a chanté en araméen, la langue du Christ, le Notre Père. Reste à passer maintenant de la parole aux actes.

« Tous les Etats du Proche-Orient, l’Europe et les Etats-Unis, mais aussi la Russie et l’Iran doivent conjuguer leurs efforts pour éradiquer l’Etat islamique ». François Fillon

 

 

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