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Reconstruction de l’Ukraine : promesses d’aide françaises

A l’issue d’une visite de quatre jours en Ukraine, le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune a promis l’aide de la France pour la reconstruction des infrastructures de transport notamment.

“La France sera avec l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire. Totalement, concrètement”. Avec le soutien miliaire et le soutien humanitaire, la France entend aujourd’hui apporter son aide dans la reconstruction du pays ravagé par la guerre, même si le coût de la reconstruction reste difficile à établir : de 138 milliards chiffrés début 2023 par la Kyiv School of Economics, à environ 750 milliards de dollars selon les chiffres du gouvernement ukrainien et même à plus de 1 000 milliards selon le président Volodymyr Zelensky. Pour sa part, le ministère français de la transition écologique indique dans un communiqué que « les dernières évaluations estiment à 383 milliards d’euros le coût de la reconstruction de l’Ukraine » dont 83 milliards rien que pour les infrastructures de transport. Quoiqu’il en soit la France sera présente. « Depuis le début du conflit, la France apporte un soutien militaire qui est très important mais il y a aussi un soutien civil, y compris dans l’effort de guerre, qui est vital » a ainsi voulu préciser dans un communiqué le ministre délégué aux transports, Clément Beaune. Lors d’un déplacement de quatre jours en Ukraine du 19 au 23 avril, ce dernier a confirmé l’aide de la France et a pour cela lancé un appel pressant aux entreprises françaises leur demandant d’être « dès maintenant » « au rendez-vous, notamment dans le secteur des transports ».

En débutant son voyage par Odessa, située sur les bords de la mer Noire et haut lieu stratégique pour les échanges ukrainiens, Clément Beaune a martelé que « la France et nos entreprises s’engagent pour assurer ces échanges vitaux ». Il a ainsi promis de faire « don de bateaux-pilotes » et de mobiliser « l’expertise technique d’HAROPA Ports (gestionnaire des ports de la Seine, NDLR) afin d’accroître les exportations de céréales ». Une première étape qui en annonçait d’autres. La France compte envoyer « des bus supplémentaires à l’Ukraine pour assurer le transport scolaire, en plus de la trentaine de véhicules déjà livrés ». Très fortement endommagé par les bombardements, le réseau ferré ukrainien nécessite de l’aide. La France, par la voie de son ministre délégué fournira « 20.000 tonnes de rails à l’Ukraine, pour reconstruire plusieurs centaines de kilomètres de chemins de fer » mais aussi « une dizaine de groupes électrogènes d’1,5 tonne supplémentaire, en plus de la vingtaine livrée dans les prochaines semaines aux chemins de fer ukrainiens ». A signaler encore que « la France accueille 10 contrôleurs aériens instructeurs ukrainiens à l’ENAC (Ecole nationale de l’aviation civile) pour préparer la réouverture du ciel ukrainien » précise le ministère.

En décembre dernier, la France avait organisé sur son sol une grande conférence en soutien à l’Ukraine avec un volet humanitaire – il s’agissait de fournir à l’Ukraine de quoi passer l’hiver – mais aussi de préparer l’après-guerre : 700 entreprises étaient présentes et avaient pu consulter la longue liste de besoins ukrainiens. A l’issue de cette conférence : 20 millions d’euros de graines avaient été promises à l’Ukraine par trois grands semenciers français mais aussi des ponts en kit et de l’acier pour des rails (envoi confirmé par le ministre délégué Clément Beaune). Près de 100 millions d’euros de contrats avaient été signés lors de cette grande conférence. Mais la question du financement reste un problème, sans compter que les entreprises ne se bousculent pas encore pour investir dans un pays en guerre. Le plus gros gestionnaire d’actifs au monde l’américain BlackRock a été chargé par Kiev de coordonner les investissements nécessaires pour reconstruire le pays. Le FMI a pour sa part annoncé en mars un plan de 15,6 milliards de dollars pour restaurer l’économie du pays, qui s’est contractée de 30 % en 2022. 

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