Print this page

Le G7 veut réduire la pollution plastique à zéro en 2040

Réunis au Japon le 15 et 16 avril derniers, les ministres du climat, de l’Energie et de l’Environnement des pays du G7 se sont engagés à réduire leur pollution plastique d’ici 2040. Un futur traité devrait être signé fin mai à Paris après de nouvelles négociations internationales.

“Nous nous sommes engagés à mettre fin à la pollution plastique, avec l’ambition de réduire à zéro toute pollution plastique supplémentaire d’ici à 2040” ont déclaré d’une seule voix, les ministres du climat, de l’Energie et de l’Environnement des pays des 7 pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) réunis à Sapporo au Japon le 16 avril dernier dans un communiqué. « Un objectif ambitieux » a reconnu la ministre allemande de l’environnement Steffi Lemke. Pour le ministre français, Christophe Béchu, il faut voir dans cette annonce « un signal fort » alors que se tiendra à Paris fin mai un deuxième round de négociation, avec l’espoir d’aboutir à un accord international d’interdiction de lutte contre la pollution plastique. En mars 2022 déjà, une résolution « historique » signée par 175 pays des Nations Unies plaidait en faveur d’un traité contraignant visant à lutter contre cette pollution plastique. Dans la foulée, une cinquantaine d’Etats dont la France et l’Allemagne se sont engagés dans cette voie avec un texte « de haute ambition » défendue au Japon. L’optimisme d’aboutir à un accord s’et fait jour à Sapporo lorsque le Japon et les Etats-Unis ont laissé entendre qu’ils étaient prêts à rejoindre cette coalition.

Car l’urgence est là. Les chiffres sont inquiétants. On estime que chaque minute, l’équivalent d’un camion-poubelle débordant de déchets plastiques rejoint les océans. Si l’on continue sur cette lancée, la pollution des océans par le plastique (11 millions de tonnes) aura quadruplé d’ici à 2050. Avec 300 millions de tonnes de déchets plastiques produits chaque année dans le monde (source Programme des Nations unies pour l’environnement), la santé, les écosystèmes marins et la biodiversité sont gravement menacés : 1,4 million d’oiseaux et 14 000 mammifères marins sont victimes des plastiques qu’ils ingèrent. Et c’est au final toute la chaîne alimentaire qui est impactée par les microplastiques. Pas un recoin de la planète n’est épargné. Les chercheurs estiment que chaque individu consomme chaque semaine l’équivalent d’une carte bancaire.

Les perspectives sont sombres. Entre 2000 et 2020, la production de plastique a doublé pour atteindre 460 millions de tonnes par an. On parle d’un milliard de tonnes d’ici 2050 ! A signaler également que les gaz à effet de serre issus directement de la production, de l’utilisation ou de la destruction des plastiques représenteront d’ici 2050, 15 % des émissions totales mondiales.

Pour mettre fin à la pollution plastique, les ministres ont plaidé pour « la consommation et la production durables de plastiques, en augmentant leur circularité dans l’économie et en gérant les déchets de manière écologiquement rationnelle ». En d’autres termes, il s’agit de favoriser le recyclage du plastique et trouver des solutions pour sortir du plastique à usage unique. Parce que « la pollution plastique détruit notre biodiversité et notre santé, la solution passera par l’économie circulaire, par 100 % de plastique recyclable et recyclé, par l’innovation et la recherche d’alternatives » a rappelé Emmanuel Macron sur twitter au lendemain de la réunion du G7. Aujourd’hui, l’Europe recycle plus d’un tiers de ses déchets plastiques, mieux que les Etats-Unis et le reste du monde qui avoisinent les 10 % seulement. « Zéro pollution plastique en 2040 : tous les pays du G7 y sont désormais engagés ! À Paris, fin mai, nous ferons avancer un projet historique : un traité international légalement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique. En ralliant le monde entier à ce traité, nous pourrons véritablement changer la donne » se réjouit par avance le Chef de l’Etat. Mais 2040, c’est loin et pour beaucoup déjà trop tard. Sans oublier qu’au-delà de la possible signature d’un traité contraignant, il ne le sera pas pour tout le monde, la Chine, à l’origine d’un tiers de la production mondiale de plastique n’est pas concernée… 

332 K2_VIEWS