Print this page

François Fillon auditionné

L’ancien Premier ministre François Fillon a été auditionné par la commission d’enquête sur les « ingérences politiques, économiques et financières des puissances étrangères ».

Attendu sur ses liens avec la Russie, François Fillon a répondu « Etats-Unis ». Déjouant les insinuations, l’ex premier ministre que l’on dit proche des Russes et même de Vladimir Poutine - il était jusqu’en 2022 avant qu’il ne démissionne, administrateur dans deux entreprises pétrolières russes, Sibort (pétrochimie) et Zarubezhneft (hydrocarbures) - a assuré n’avoir « reçu aucun argent » de Russie ni vécu « aucune ingérence » venue de l’Oural. En revanche, en « 36 ans de vie politique », « des ingérences étrangères, oui j’en ai rencontré, la plupart du temps, elle venait d’un pays ami et allié qui s’appelait les Etats-Unis a lâché François Fillon, J’ai été écouté avec le président Sarkozy pendant cinq ans par la NSA », l’Agence de sécurité nationale américaine. « Elle écoutait l’ensemble des membres du gouvernement français et sans doute des autres pays européens » a-t-il ajouté. Très en verve, François Fillon a poussé le feu plus loin encore dénonçant une ingérence américaine « qui lui pose problème » et qu’il considère comme « la plus sérieuse quant à ses conséquences sur la vie économique de notre pays », « c’est le principe d’extraterritorialité de la justice américaine, qui lui permet d’intervenir au mépris, de mon point de vue, du droit international dans les affaires des entreprises européennes ».

Mis sur la sellette quant à ses activités dans les groupes pétroliers russes, François Fillon a répondu de façon cinglante mais non sans humour, rappelant à tous sa liberté de citoyen : « Je mène ma carrière professionnelle comme je l’entends, si j’ai envie de vendre des rillettes sur la Place Rouge, je vendrai des rillettes sur la Place Rouge » a ainsi répondu l’ancien député de la Sarthe.

La commission d’enquête sur les ingérences étrangères a été créée à l’initiative du groupe RN de l’Assemblée. Présidée par Jean-Philippe Tanguy, sa rapporteure est la députée Renaissance, ex LR Constance le Grip qui a rappelé à maintes reprises que « le point saillant » de cette commission d’enquête, « ça reste la stratégie d’influence et d’interférence entre la Russie et le FN devenu RN, avec le rendez-vous de Marine Le Pen au Kremlin » avant la présidentielle de 2017. 

359 K2_VIEWS