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Manger sain : le goût et le coût

L’association de défense des consommateurs Familles rurales a fait ses comptes : bien manger coûte entre 734 euros et 1 179 euros par mois.

L’inflation alimentaire est une évidence. Il n’y a qu’à faire ses courses pour se rendre compte que tout a augmenté. La faute à la guerre à l’Ukraine mais pas seulement. « L’année 2022 a mis à l’épreuve des millions de familles contraintes de faire face à des dépenses essentielles qui ont explosé avec des revenus qui ont rarement progressé dans les mêmes proportions. Le budget pour se nourrir a parfois constitué la variable d’ajustement pour boucler des fins de mois difficiles, trop souvent au détriment d’une alimentation saine, pourtant recommandée pour des questions de santé publique ». Pour autant, si l’inflation dans l’alimentation s’élevait au moment de l’enquête à 12 % (on avoisine plutôt les 14,5 %), il est à noter qu’elle tombe à « seulement » + 8,3 % « lorsqu’on privilégie les produits sains pour notre santé » et à +3,8 % pour les légumineuses « injustement boudées par les consommateurs ». Et si manger sain coûtait moins cher que manger des produits transformés ? Pour Familles rurales qui a dévoilé début février les chiffres de son Observatoire des prix de grande consommation 2022, « l’explication tient notamment au fait que les produits les plus sains pour notre santé sont également généralement les aliments les moins transformés et dont la production nécessite un moindre nombre d’intermédiaires et pas ou peu de transformateurs ».

Familles rurales a donc fait ses calculs : En suivant les préconisations du PNNS (plan national nutrition santé), pour une famille de 4 personnes (2 adultes, 2 enfants), le panier « varié » s’élève à 734 e pour les premiers prix, 814 e pour les marques nationales et 1179 e pour le bio. « Cette note tombe à 477 e quand on varie moins les produits tout en respectant le PNNS et le cycle des saisons ». « Il manque 65 e aux 9 millions les plus précaires pour y parvenir » constate amèrement l’association qui réclame un chèque alimentaire de ce montant, soit 7,2 milliards chaque année à mettre en regard des 20 milliards dépensés à soigner des pathologies, induites par une mauvaise alimentation, que l’on pourrait éviter. Pour Familles Rurales, l’heure est donc à la responsabilité des acteurs étatiques et professionnels de santé, des distributeurs et des industriels, sans oublier des consommateurs « qu’il convient de mieux accompagner afin de les voir adopter les bons réflexes tant pour leur santé que dans l’intérêt des générations futures »


Constitution du panier sélection Premiers Prix (42 produits) : Courgette (longue), Chou vert (frisé), Carottes, Oignon (jaune), Aubergine (violette), Potiron ou butternut, Poireaux, Cèleri rave, Tomate grappe, Brocoli, Navets blanc et violet (de Milan), Chou-fleur, Pastèque verte, Orange (Naveline), Banane, Pomme Golden ou Gala, Melon Type Charentais, Côte de porc (première), Filet de poulet, Moules fraîches, Sardines, Maquereau, Œufs moyen de plein air, Lait demi-écrémé UHT, Yaourt nature non sucré (ferme), Pointe de Brie, Pomme de terre (type vapeur), Farine T45 blanche, Pâtes type penne, Riz blanc long grain 10 min cuisson, Lentilles vertes, Pain complet (non tranché env. 300g), Beurre doux, Huile d’olive extra vierge, Mélange 4 huiles, Poudre chocolatée petit-déjeuner, Sucre cristal blanc (betterave), Confiture de fraise (50 % de fruits), Tablette de chocolat noir (env. 50 % de Cacao ou extra), Café moulu pur arabica, Poudre à lever et Vinaigre de cidre.

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