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SNCF : Bénéfices en hausse

Fin février, la SNCF a présenté ses résultats annuels : son bénéfice net s’établit à 2,425 milliards d’euros.

Fin décembre, Le Parisien avait laissé filtrer le chiffre de 2,2 milliards d’euros de bénéfice net. La SNCF n’avait pas confirmé ces chiffres. Non sans raisons. Le 24 février, le groupe ferroviaire a annoncé pour 2022 un bénéfice net de 2,425 milliards d’euros, soit 1,5 milliard de plus qu’en 2021. Au niveau du Groupe, le chiffre d’affaires global atteint un niveau record à 41,4 Mdse (dont près de 40 % réalisés à l’international), en progression de +19 % vs 2021 et de +18 % vs 2019. Ces chiffres ne sont pas vraiment une surprise. Ils sont le résultat de la reprise du trafic ferroviaire et de la hausse de la fréquentation. A l’été 2022, la SNCF avait vendu 18 millions de billets, un record (+19 % par rapport à 2019, avant la crise Covid). Cette vague s’est poursuivie au second semestre 2022 même si la clientèle d’affaires n’a pas encore retrouvé toutes ses couleurs d’avant crise.

Par ailleurs, si le montant de l’endettement du Groupe reste particulièrement élevé, il « se réduit ». Il atteint 24,4 Mdse, en recul de 11,9 Mdse par rapport à fin 2021 (et de près de -36 Mdse vs fin 2019), « grâce notamment à la seconde tranche de reprise de dette de SNCF Réseau par l’Etat à hauteur de 10 Mdse, à la dynamique commerciale, à une gestion rigoureuse, et à la cession d’Akiem, actif non stratégique (location de véhicules, Ndlr) pour le Groupe » détaille le communiqué de la SNCF. Jean-Pierre Farandou, le PDG du groupe SNCF a alors expliqué que « cet argent va être utilisé à 100 % pour préparer l’avenir du groupe en finançant son développement, en investissant dans le réseau national et en réduisant le poids de la dette ». Reste que ce bénéfice « record » n’a eu aucun effet sur les prix. Aucune baisse n’est même annoncée. Bien au contraire : en janvier 2023, les prix des TGV ont augmenté de 5 % même si l’on nous assure que la hausse a été contenue grâce aux bénéfices enregistrés.

Pour l’année 2023, le Groupe doit faire face à des hausses significatives des coûts de l’énergie et des travaux, et à une forte incertitude conjoncturelle. Sans parler des grèves, l’année ne s’annonce pas forcément tranquille pour le groupe - 1er consommateur industriel d’électricité en France - qui va devoir faire face à l’augmentation du coût de l’énergie. Le groupe a d’ailleurs provisionné une enveloppe de 1,6 milliard d’euros pour 2023. « Pour l’année 2023, le Groupe doit faire face à des hausses significatives des coûts de l’énergie et des travaux, et à une forte incertitude conjoncturelle » a reconnu la SNCF. « Je rappelle qu’en 2023, le coût de production du TGV va augmenter de 13 %. Le facteur principal, c’est l’énergie. Il y aussi les salaires qui ont augmenté dans l’entreprise et tous les facteurs de production » a tenu à ajouter Jean-Pierre Farandou anticipant les critiques. Les syndicats n’ont d’ailleurs que très modérément apprécié l’annonce de ces résultats. 

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