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Selon la Cour des comptes, l’Etat français a dépensé 634 millions d’euros en 2022 pour accueillir les réfugiés ukrainiens

Depuis la mise en place de la cellule interministérielle de crise (CIC) Ukraine, placée sous l’autorité du Premier ministre et animée par le ministre de l’intérieur le 9 mars 2022, la Cour des comptes chiffre l’ensemble des dépenses engagées par l’Etat et la Sécurité sociale pour la protection temporaire des Ukrainiens (accueil et prise en charge) à environ 634 Me pour l’année 2022. Cette somme se divise entre l’hébergement (253 Me) et le versement d’une allocation de subsistance (218 Me).

Au-delà du coût, la Cour note avec satisfaction l’action des pouvoirs publics qui ont eu « un gestion réactive » dès les débuts de la crise et au cours des semaines. « En France, grâce à une coordination interministérielle assurée au sein d’une cellule de crise réunie dès le 9 mars 2022, un relais opérationnel immédiat dans les préfectures et l’intervention d’associations et de collectivités locales a permis de prendre en compte dans des conditions satisfaisantes les premières arrivées » écrivent-ils. Face à l’afflux de réfugiés, la CIC Ukraine s’est employée à mettre en place des sas d’accueil « dont l’organisation a été encadrée ». Plus de 80 sites ont été ainsi ouverts entre mars et août 2022. Ces hubs installés dans plusieurs métropoles « ont permis de regrouper en un seul lieu le premier accueil, le diagnostic social et de santé, l’émission de titres de séjour, les formalités pour l’obtention des droits, le premier hébergement et les premières aides, ainsi que l’orientation vers des hébergements ou logements de moyen terme ». Au 25 août 2022, l’Etat recensait 87 825 places disponibles (hébergements collectifs, logements des collectivités, logements sociaux, hébergement citoyen et mobilisation du parc privé) et « fin septembre, plus de 57 000 personnes étaient hébergées ou logées » souligne la Cour qui note toutefois que le coût unitaire d’une place d’hébergement collectif représente « presque le double de celui des dispositifs offerts aux demandeurs d’asile classiques, du fait de l’urgence des mises à l’abri et de l’incertitude pesant sur la durée du conflit » : « le coût par place et par jour s’est élevé à 38 e en moyenne nationale, là où la mise à l’abri de droit commun en nuitée hôtelière est en moyenne inférieure à 20 e et à 18 e dans le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile ». La Cour note encore que l’hébergement citoyen a représenté près de la moitié des solutions de prise en charge des déplacés d’Ukraine mais qu’il est en baisse aujourd’hui en raison notamment de « l’alourdissement des coûts de l’énergie ».

Néanmoins et dès lors que le conflit semble s’installer dans la durée, la Cour fait plusieurs suggestions comme veiller à un meilleur contrôle de l’hébergement citoyen, à une meilleure répartition des réfugiés sur le territoire et la possibilité de mettre financièrement à contribution les personnes accueillies dès lors qu’elles disposent de ressources suffisantes (revenus tirés d’un emploi, par exemple). 

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