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Télétravail et alimentation font mauvais ménage

Une étude du Crédoc pour l’Institut Danone montre que les télétravailleurs ont de mauvaises habitudes alimentaires.

Pause déjeuner raccourcie, grignotage plus fréquent, manque de diversité des repas… Les Français qui travaillent à distance ont tendance à prendre de mauvaises habitudes alimentaires souligne une récente étude du Crédoc pour l’Institut Danone. Le télétravail, déjà pointé du doigt pour plusieurs raisons (productivité, isolement, déclassement, déconnexion…) semble avoir aussi des répercussions sur l’hygiène alimentaire des télétravailleurs donc sur leur style de vie et sur leur santé. L’étude menée sur un petit échantillon de salariés volontaires de Danone entre mars et mai 2022 montre que les télétravailleurs ont tendance à déjeuner plus souvent seul (72 %) contre 12 % pour les salariés restés au bureau et qui ont la possibilité d’avoir accès à une restauration collective ou de manger à l’extérieur. La pause déjeuner est aussi souvent plus courte à la maison, moins de 20 minutes pour 38 % des salariés en télétravail (18 % pour les salariés sur site). Qui dit moins de temps dit aussi une plus grande simplification des repas. « Le repas est simplifié avec pour plus de 40 % des salariés interrogés une diminution des composantes (entrée, plats, fromages, dessert) du repas et de la diversité » explique Françoise Néant, déléguée générale de l’Institut Danone. « On relève aussi davantage de grignotages (+8 %), avec notamment le chocolat qui est beaucoup plus consommé en télétravail (+22 %) » poursuit-elle non sans inquiétude. Indiquant que cette étude n’est qu’une première étape qui ne demande qu’à être approfondie en vue de « recueillir davantage de données sur les conséquences du télétravail sur l’alimentation », la déléguée général de l’Institut Danone veut aller plus loin « pour accompagner les Français vers des modes de vie plus sains en proposant des pistes de recommandations, dès début 2023 » en adoptant, par exemple, la méthode des carnets d’alimentation en vue d’obtenir un indicateur nutritionnel des repas. « On pourrait aussi se demander ce que cela signifie pour des salariés qui n’ont pas accès à une offre de restauration structurée ». « Il serait également intéressant de savoir pourquoi les travailleurs prennent moins le temps de manger et de se préparer des repas équilibré lorsqu’ils sont chez eux. De prochaines études nous mettront peut-être sur la voie » poursuit-elle. « C’est grâce à ce type de travaux que nous pourrons mieux sensibiliser les Français aux bonnes pratiques alimentaires, dans un contexte où l’alimentation et le “bien se nourrir” occupent une place de plus en plus importante » conclut Sophie Nicklaus, chercheure à l’INRAE. 

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