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Poste restante

En mars, La Poste lance un test grandeur nature de réorganisation de la distribution du courrier en supprimant des tournées.

Après la suppression du timbre rouge en début d’année, La Poste teste une nouvelle organisation de sa distribution du courrier pour faire face à la diminution massive du nombre de lettres. Dans 68 villes et zones tests, La Poste va réduire le nombre de tournées quotidiennes des facteurs. Le facteur ne passera plus une fois par jour chez vous. Les facteurs auront une tournée définie un jour, puis une autre tournée le lendemain. Avec une exception pour les colis, les recommandés et la presse. Cette annonce a été très mal perçue par les syndicats de facteurs qui ne voient là qu’un moyen détourné pour réduire les effectifs. Ce que dément La Poste qui par la voix du directeur général adjoint de la branche services-courrier-colis, Yves Xémard interrogé sur Franceinfo explique qu’il ne s’agit là que de répondre à l’évolution du marché confronté à une baisse significative de lettres envoyées (18 milliards en 2008, 7 milliards en 2022). Reste que sur le terrain, l’expérimentation existe déjà, du moins officieusement. Le rédacteur de cet article en a fait l’expérience à Versailles. Pendant quatre jours et juste avant Noël, pas de courrier en plein cœur de la cité royale. Avant la réorganisation peut-être faudrait-il une organisation ! 

18 milliards de lettres distribuées en 2008, 7 milliards en 2022

La Poste voit rouge
Le 1er janvier La Poste mettait fin au timbre rouge, avec distribution le lendemain pour le remplacer par une version dématérialisée (et plus coûteuse). Interrogé par la commission des Affaires économiques du Sénat, le PDG de La Poste a dû reconnaître que cette « e-lettre rouge est utilisée 3 500 fois par jour, ce n’est pas beaucoup ». Pour pérenniser le service, il faudrait entre 5 000 et 10 000 envois quotidiens. Mais face aux sénateurs, Philippe Wahl « assume » avoir remplacé le timbre rouge par une solution « compliquée » et « moins satisfaisante ». « Soit nous trouvons 5 000 à 10 000 personnes par jour qui utiliseront ce service et on continuera de le maintenir, soit personne n’en voudra ». Ce qui, à ses yeux voudrait dire que les clients « n’en ont plus besoin et on supprimera cela ». Une vision réductrice et rapide des faits ? Ne faudrait-il pas aussi s’interroger sur la facilité toute relative de l’usage de l’e-lettre accusée de n’être qu’un e-mail payant. Et au-delà de la fracture numérique qui peut empêcher un grand nombre de Français d’utiliser ce service, il ne faut pas oublier la problématique liée à la sécurité et confidentialité des données. Mettre fin au timbre rouge aura surtout permis à La Poste d’économiser 500 millions d’euros.

Les 68 lieux d’expérimentation :
Île-de-France : 14ème arrondissement de Paris. Sceaux (Hauts-de-Seine), Villepinte (Seine-Saint-Denis), Serris (Seine-et-Marne), Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) et Fontenay-le-Fleury (Yvelines).
Auvergne-Rhône-Alpes : 3ème arrondissement de Lyon (Rhône), Aurillac (Cantal), Privas (Ardèche), Montbrison (Loire), Riom (Puy-de-Dôme), Ambérieu-en-Bugey (Ain), Seyssinet (Isère), Cranves-Sales (Haute-Savoie) et Douvaine (Haute-Savoie).
Bretagne : Dinard (Ille-et-Vilaine), Ploërmel (Morbihan) et Landivisiau (Finistère).
Bourgogne-Franche-Comté : Dijon Nord (Côte d’Or), Dole (Jura), Varennes-Vauzelles (Nièvre), Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) et Saint-Denis-lès-Sens (Yonne).
Centre-Val de Loire : Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), Valençay (Indre), Neuville-aux-Bois (Loiret) et Saint-Paterne-Racan (Indre-et-Loire).
Grand Est : Epernay (Marne), Creutzwald (Moselle), Guebwiller (Haut-Rhin), Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) et Vittel-Mirecourt (Vosges).
Hauts-de-France : Amiens (Somme), Armentières (Nord), Carvin (Pas-de-Calais), Méru (Oise) et Arques-Saint-Omer (Pas-de-Calais).
Normandie : Coutances (Manche), Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), Valframbert-Alençon (Orne), Aumale (Seine-Maritime) et Val-de-Reuil (Eure).
Nouvelle-Aquitaine : Limoges (Haute-Vienne), le secteur d’Uzurat, Dax (Landes), Cozes (Charente-Maritime), Roullet (Charente), La Sauve (Gironde), Salies-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques) et Châtellerault (Vienne).
Occitanie : Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), Cahors (Lot), Saint-Lys (Haute-Garonne), Pamiers (Ariège), Moissac (Tarn-et-Garonne) et Villeneuve-lès-Avignon (Gard).
Pays de la Loire : Nantes-Rollin (Loire-Atlantique), Cholet (Maine-et-Loire), La Baule (Loire-Atlantique), Connerré (Sarthe) et Fontenay-le-Comte (Vendée).
Provence-Alpes-Côte d’Azur : 12ème arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône), le quartier Saint-Barthélémy de Nice (Alpes-Maritimes), Le Beausset (Var), Roquefort-les-Pins (Alpes-Maritimes), Gap (Hautes-Alpes).

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