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Dégâts de la faune sauvage :

La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), JA (Jeunes Agriculteurs), Chambres d’Agriculture France et la FNC (Fédération nationale des chasseurs) se sont retrouvés à Paris pour finaliser un accord sur les dégâts de la faune sauvage et la préservation de la biodiversité.

Un accord entre agriculteurs et chasseurs

La veille de la saint Valentin, agriculteurs et chasseurs ont organisé, à Paris, pour la première fois, une journée nationale d’échanges pour mettre un point final à l’accord national visant à renforcer leur collaboration sur les dégâts de sangliers et la préservation de la biodiversité. Un accord validé depuis deux ans déjà et dont la signature officielle devait se faire au salon de l’Agriculture. Une rencontre salué comme il se doit par la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert qui n’a pas hésité à parler de ce 13 février comme « une journée historique de l’unité entre chasseurs et agriculteurs ». « A la FNSEA nous savons le lourd tribut que font peser les dégâts de gibier sur les comptes des exploitations et son impact sur le moral des agriculteurs. En renforçant nos liens aujourd’hui et en fixant l’objectif de faire baisser les surfaces détruites de 30 % en trois ans, nous garantissons la sécurité de nos fermes et la continuité de notre travail en faveur de l’entretien des haies, des pâtures, des estives, de la captation de carbone et de la régulation du gibier pour préserver la biodiversité, remarquable et cultivée » a-t-elle ajouté avec satisfaction.

Présenté comme une « boîte à outils », l’accord vise donc à augmenter les prélèvements des sangliers avec comme objectif une réduction de 30 % en trois ans des surfaces détruites avec un volet sur les indemnisations des dégâts occasionnés. En 2022, les dégradations du gibier dans les cultures ou les prairies avaient causé « près de 77 millions d’euros de dommages pris en charge par les fédérations départementales de chasseurs » a rappelé Thierry Coste, le conseil politique de Willy Schraen, président de la fédération nationale des chasseurs (FNC). « Or, a-t-il précisé, ces indemnisations sont indexées sur le cours des matières premières agricoles. Avec la guerre en Ukraine, ils se sont envolés et cela a entraîné un surcoût de 20 millions d’euros. Le président de la République s’est engagé à le prendre à sa charge à condition que l’on trouve un accord avec les agriculteurs pour les trois ans à venir ».

La question qui se pose maintenant est de savoir comment faire pour réduire de 30 % les dégâts occasionnés. L’accord prévoit notamment l’autorisation des tirs de nuit, le piégeage des sangliers pour en réduire le nombre ou l’utilisation de la chevrotine près des zones urbanisées. Des tests grandeur nature ont été réalisées dans les Landes avec des résultats encourageants. « Avec les tirs de nuit à l’aide de caméras thermiques et le piégeage, nous avons réduit les surfaces impactées de 1064 hectares en 2019, à 288 hectares 2021 et 179 en 2022 » s’est ainsi félicité Jean-Luc Dufau, président de la Fédération départementale des chasseurs des Landes.

Lorsque les dégâts sont constatés, l’accord fait la part belle à la simplification des déclarations. L’agriculteur pourra les faire facilement via un formulaire en ligne. Pour éviter le déplacement d’un expert, il pourra également être fait appel aux drones pour survoler la zone touchée. L’objectif est bien de gagner du temps pour accélérer les demandes d’indemnisation des agriculteurs.

L’accord comporte enfin tout un volet dédié à la biodiversité qui « est à la fois un enjeu agricole et cynégétique » avec la restauration de haies, de mares dans les prairies ; des actions qui doivent permettre de capter le carbone, limiter l’érosion des sols et faire office de coupe-vent. « L’enjeu de la biodiversité qui est notre bien commun, doit mobiliser le monde agricole et cynégétique. Dans ce contexte, nous avons pris l’engagement de favoriser l’implantation et l’entretien de haies qui sont utiles notamment au petit gibier et aux cultures » a confirmé Willy Schraen, président de la FNC. 

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