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L’Union européenne et l’OTAN resserrent les liens

Face aux défis sécuritaires, OTAN et UE renforcent leur coopération.

Le 10 janvier dernier le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen se sont retrouvés pour signer « une déclaration solennelle visant à développer encore un peu plus le partenariat entre l’OTAN et l’UE ». Face aux « menaces et défis », les trois dirigeants ont voulu réaffirmer leur volonté de porter leur partenariat « à un niveau supérieur » et à mobiliser « l’ensemble des instruments combinés à notre disposition, qu’ils soient politiques, économiques ou militaires, pour poursuivre nos objectifs communs ».

Cette coopération n’est pas en soi une nouveauté, elle est née en 2001 à un moment où les deux organisations avaient pu constater une certaine convergence dans les réponses à apporter aux nouvelles menaces. Mais cette coopération s’est surtout accélérée en 2014 avec l’annexion de la Crimée par la Russie. A l’époque, OTAN et UE – 21 membres en commun - avaient développé des partenariats dans plusieurs domaines comme celui de la cybersécurité, des menaces hybrides ou encore du terrorisme, des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC). La guerre en Ukraine est venue remettre sur le devant de la scène cette coopération et la porter « à un niveau supérieur ».

Aujourd’hui, la guerre russo-ukrainienne « constitue la menace la plus grave pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies » comme l’a fort justement rappelé Ursula von der Leyen, mais pour autant si « la menace russe est la plus immédiate, elle n’est pas la seule ». La présidente de la Commission européenne a aussi ciblé « l’intensification de la compétition stratégique » dans le monde. « L’enhardissement de la Chine et les politiques appliquées par celle-ci sont sources de défis auxquels il nous faut répondre » a -t-elle ajouté. Aussi face à « des acteurs autoritaires (qui) emploient tout un éventail de moyens politiques, économiques, technologiques et militaires pour tenter de porter atteinte aux intérêts, aux valeurs et aux principes démocratiques qui sont les nôtres », le partenariat signé permettra d’apporter une réponse proportionnée espèrent les signataires. « Nous allons collaborer davantage encore dans les domaines où nous le faisons déjà, et nous allons élargir et approfondir notre coopération pour traiter certains enjeux, en particulier l’intensification de la compétition géostratégique, la résilience, la protection des infrastructures critiques, les technologies émergentes et technologies de rupture, l’espace, les incidences du changement climatique sur la sécurité, ainsi que la manipulation de l’information par des acteurs étrangers et l’ingérence de tels acteurs dans la sphère de l’information » insistent-ils.

Plus grande coopération certes mais « dans le respect de l’autonomie décisionnelle de nos organisations respectives » a voulu toutefois rappeler le président du Conseil européen Charles Michel qui a bien insisté : « La souveraineté européenne et l’autonomie stratégique sont plus nécessaires que jamais ». A noter aussi que la déclaration commune spécifie que l’OTAN et l’UE « jouent des rôles complémentaires, cohérents et se renforcent mutuellement pour soutenir la paix internationale ». Il est encore écrit que « la valeur d’une défense européenne plus forte et plus capable, qui contribue positivement à la sécurité mondiale et transatlantique et [… ] est complémentaire à l’Otan et interopérable avec elle »


Suède et Finlande dans l’OTAN
Lors de la conférence sur la sécurité organisée par Folk och Försvar à Sälen (Suède), le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a souligné que dans un monde devenu plus dangereux, « il est d’autant plus important que la Suède et la Finlande deviennent membres de l’OTAN ». Il a ajouté qu’il était convaincu que l’OTAN serait bientôt prête à accueillir à bras ouverts la Suède et la Finlande dans l’Alliance. Mais pour être actée cette adhésion doit être votée à l’unanimité des membres de l’OTAN. Turquie et Hongrie n’ont pas encore donné leur accord.

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