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Le rythme de travail des députés en question

Face à une certaine fatigue des députés, la présidente de l’Assemblée a réuni l’ensemble des présidents de groupes pour débattre du rythme de travail.

En écoutant les députés croisés Salle des Quatre colonne ou dans les couloirs de l’Assemblée, le mot « fatigue » revient souvent. Cette fin d’année cadencée par les discussions budgétaires et autres textes avec de longues séances jusqu’à parfois tard dans la nuit pèse visiblement sur leur moral. L’absence de majorité et des votes serrés qui obligent les élus à être plus présents au Palais Bourbon les contraignant souvent à faire un choix entre hémicycle et circonscription ne leur facilitent pas la tâche non plus. Beaucoup trouvent même que le rythme soutenu est de plus en plus difficilement supportable. « Et pourquoi travailler autant pour qu’à la fin le gouvernement dégaine le 49-3 » s’insurgent des élus furieux. Nombreux sont-ils alors à demander une réorganisation du temps de travail à l’Assemblée entre circonscription, séance et commissions. Face aux remarques, la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet a souhaité réunir le 29 novembre dernier les présidents de groupes parlementaires pour réfléchir au rythme de travail. Si la réunion n’a encore débouché sur aucune mesure – ce qui pour un certain nombre d’entre elles nécessiterait une réforme constitutionnelle -, plusieurs suggestions ont été faites. Il est ainsi proposé de ne plus siéger le vendredi pour être en circonscription mais aussi de limiter les séances de nuit et de les arrêter à minuit. Des députés proposent encore d’organiser différemment les votes avec pourquoi pas une délégation pour ceux qui siègent en commission et en même temps en séance. Autres revendications : une meilleure « prévisibilité » du calendrier parlementaire, un recours au télétravail, des textes de loi « beaucoup plus courts » avec « des objets uniques » comme l’a proposé la présidente de l’Assemblée mais aussi le renforcement des moyens des groupes.

Mais au final, pour la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, « ceux qui maltraitent aujourd’hui le débat parlementaire, c’est le gouvernement en ne laissant pas le temps de débattre correctement les textes ». Une accusation réfutée par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran qui a expliqué que le rythme soutenu n’est « pas le fait du gouvernement ou d’une inflation des textes », pointant plutôt la conséquence d’une majorité relative. Et de conclure : « Il n’appartient pas au gouvernement de statuer sur la manière dont le Parlement organise son travail »

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