C’est « un temps de formation » pour sensibiliser et préparer les maires à la transition écologique. Voilà résumée, la proposition faite sur RTL par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, le premier jour du salon des Maires qui se tenait à Paris du 22 au 24 novembre. A destination de l’ensemble des maires de France, « qui sont en première ligne », ce « temps de formation » et de « sensibilisation » ne sera pas obligatoire mais se fera sur la base du volontariat. Cette formation se tiendra « dans les préfectures et sous-préfectures » et sera « assurée par les services et agences du ministère » à l’instar de Météo France, de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ou de l’Office français de la biodiversité.
Après les épisodes de sécheresse et la canicule de cet été suivi d’un automne particulièrement doux, il semblait important aux yeux du ministre de « regarder, territoire par territoire, ce que sont déjà les conséquences du dérèglement climatique, et la manière dont on peut prendre des mesures pour l’atténuer et pour faire en sorte de s’y adapter ». Il ne s’agit donc « pas seulement de regarder la situation à l’échelle du monde » a ajouté Christophe Béchu.
« Dans les deux ans qui viennent, 30 000 maires vont passer par cette formation et venir renforcer cette équipe de hussards verts de la République » assure le ministre de la Transition écologique qui cite en exemple le département de l’Indre qui a testé cette formation. « 251 élus, (soit) un peu plus que le nombre total de communes » du département ont suivi la formation. « Dans les faits, on s’aperçoit qu’il y a des maires qui ont décliné parce qu’ils avaient déjà suivi des formations (...), mais il y en a beaucoup qui ont insisté pour venir, y compris avec un adjoint, avec un élu en charge de ces questions » a souligné le ministre qui a alors jugé que « la démarche connaissait un succès tout à fait clair ».
A cette formation devrait s’ajouter un site internet sur lequel « chaque maire va partager sa solution » et chaque maire pourra y « aller et prendre des bonnes idées ».
Le ministre a également rappelé que le gouvernement a « apporté de l’argent et des moyens », avec notamment la création d’un « fonds vert » sur quatre ans de 2 milliards d’euros pour aider les communes de France à végétaliser un parking, rénover des bâtiments, changer les ampoules d’un réverbères… A cette somme jugée insuffisante pour certains, Christophe Béchu a promis un petit coup de pouce supplémentaire. « A partir de 2023, la Caisse des dépôts pourra financer des projets, sous forme de prêts, à hauteur d’1,2 milliard d’euros. 200 millions, hors prêts, seront réservés à l’ingénierie. Au sein de cette enveloppe, 80 millions seront fléchés vers des projets visant à limiter l’étalement urbain, et 100 millions pour aider les collectivités à s’adapter aux conséquences du changement climatique ». « Si je suis maire et que je veux planter des arbres, j’ai besoin de savoir où les planter, quelle essence choisir… Toutes les villes n’ont pas les moyens de répondre à ces questions » a-t-il expliqué dans les colonnes du JDD. ■