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Le diagnostic in vitro, pour accompagner la refondation du système de santé

Entretien avec Isabelle Tongio, Présidente du SIDIV

Le diagnostic in vitro (DIV) a accompagné la stratégie nationale de diagnostic et de dépistage pendant la crise COVID. Comment décririez-vous votre secteur industriel ?

C’est un secteur industriel qui partage une vision commune, celle d’anticiper, d’accompagner et de porter la transformation de l’écosystème en santé, en collaboration avec tous ses acteurs, en vue d’améliorer la qualité des soins aux patients. Il est fédéré et représenté par le SIDIV, le Syndicat de l’Industrie du Diagnostic In Vitro.

4 adjectifs illustrent ses spécificités :

• Composite, associant des grands groupes internationaux, une majorité de petites et moyennes sociétés et des filiales de leaders mondiaux,

• Dynamique, avec 15 600 emplois directs,

• Contributeur au rayonnement international de la France, 86 % des ventes étant réalisées à l’exportation,

• Innovant, puisque 11 % du chiffre d’affaires des entreprises est dédié à la R&D.

Le métier d’industriel du DIV est stimulant. Il est au cœur du progrès scientifique, médical, technologique, biologique et numérique. Il s’agit de développer, dans toutes les aires thérapeutiques, des systèmes combinant instruments, réactifs et consommables, logiciels et services (maintenance et formation). Il répond à une réglementation spécifique garantissant qualité, sécurité et performance.

Au-delà de votre force industrielle, pourquoi pensez-vous pouvoir accompagner l’évolution du système de santé ?

Les systèmes de DIV sont porteurs d’une valeur holistique pour toutes les parties prenantes :

• Médicale, les résultats des tests influençant 60 à 70 % des décisions de prise en charge,

• Organisationnelle, par l’optimisation des flux de travail dans les centres de soins et les laboratoires,

• Sociale et sanitaire, puisqu’ils permettent le maintien de la population en bonne santé,

• Economique, l’errance diagnostique et thérapeutique étant extrêmement coûteuse.

Quelles seraient alors vos propositions d’accompagnement ?

Les industriels souhaitent que le DIV occupe sa juste place dans les parcours de soins de demain. Il s’agit de réaliser le bon test, au bon endroit, au bon moment, pour la bonne décision médicale, pour le bon patient : dépistage et diagnostic d’une maladie, pronostic, sélection du traitement le plus efficace en fonction de l’état de santé, vérification de l’efficacité d’une approche thérapeutique, suivi de l’évolution de la maladie, surveillance épidémiologique.

Et pourtant, le DIV (avant la crise) ne représente que 1 % des dépenses de santé : il doit donc aussi être valorisé à hauteur de la contribution apportée.

Dans ce contexte, le SIDIV est porteur de propositions concrètes et ambitieuses :

• Pérenniser l’espace de dialogue avec le Gouvernement pour partager l’expertise des industriels. Cela peut se traduire par la création d’un guichet dédié au DIV à la DGS et d’un comité informatif et consultatif avec la HAS.

• Réformer le Référentiel des Actes Innovants Hors Nomenclature (RIHN) pour que l’innovation diagnostique bénéficie d’un accès rapide et simplifié au marché français. C’est une mesure prévue au PLFSS, dont la mise en œuvre par décret sera fondamentale pour que les patients français accèdent précocement à l’innovation diagnostique.

• Soutenir le développement de la biologie délocalisée, pour lutter contre les inégalités d’accès à santé, dans un cadre réglementaire adapté. Le DIV peut apporter des solutions pour faciliter l’accès aux soins, lutter contre les déserts médicaux, optimiser les urgences, accompagner le virage ambulatoire et préventif.

Des recommandations de mise en œuvre sont détaillées dans un Manifeste consultable sur le site www.sidiv.fr.

Plus que jamais la santé est au cœur des préoccupations de la population. Les Français sont attachés à leur système solidaire de santé, mais ils sont conscients que sa robustesse doit être renforcée. Les industriels du DIV demandent à ce que le diagnostic in vitro et son innovation soient intégrés et valorisés au cœur des parcours de santé pour renforcer le bénéfice clinique du patient et la soutenabilité du système de santé. 

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